Entre coûts élevés, pratiques risquées et pression sur les terres, les horticulteurs peinent à maintenir la qualité et la rentabilité de leurs exploitations.
La région des Niayes, connue pour son potentiel agricole exceptionnel, est frappée par de sérieuses difficultés depuis le lancement de la campagne horticole en novembre. À Sangalkam et dans d’autres régions, les horticulteurs reprennent espoir malgré les défis persistants ; mais le secteur peine à maintenir sa pérennité.
Après des mois d’incertitude économique, les producteurs ont recommencé à transplanter des plants, dans l’espoir de surpasser les résultats de la campagne précédente. Cependant, plusieurs obstacles limitent leurs ambitions. Le coût élevé des facteurs de production, notamment les semences, les produits phytopharmaceutiques et les engrais, pèse lourdement sur les coûts de production. À cela s’ajoute l’accès difficile à la formation pour les horticulteurs, ce qui aggrave la situation, laissant de nombreuses exploitations agricoles sans pratiques agricoles modernes et efficaces. L’endettement de plusieurs producteurs constitue un obstacle.
EMPLACEMENT ET MANQUE D’INFRASTRUCTURES
L’isolement des zones agricoles, combiné à l’état impraticable des routes de production, complique la récolte. Les horticulteurs font face à des retards importants dans la commercialisation de leurs produits, ce qui affecte non seulement leur rentabilité, mais aussi la qualité des légumes offerts sur le marché.
UNE UTILISATION PROBLÉMATIQUE DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES
L’utilisation de produits phytopharmaceutiques dans la région suscite de vives inquiétudes. Un formateur anonyme a révélé que le non-respect des délais de récolte met en danger la santé des consommateurs. En effet, ces produits, appliqués sans respecter la réglementation, contaminent les légumes, exposant les populations à des risques sanitaires importants. De plus, ces pratiques endommagent les plantes elles-mêmes, ce qui explique la baisse des rendements et la diminution de la qualité des produits.
La réduction des terres agricoles due à la pression foncière exacerbe les défis auxquels les horticulteurs sont confrontés. Dans le même -, des fléaux naturels, comme l’invasion des cultures par les criquets, ont causé des pertes considérables, amplifiant les difficultés financières des agriculteurs. Beaucoup s’endettent lourdement pour assurer leur survie, sans accès suffisant au financement. L’accès au financement est un casse-tête chinois. Selon les opérateurs du secteur « Les agriculteurs du dimanche bénéficient d’avantages contrairement aux petits producteurs. Ils sombrent sous le poids de la dette. Aucune institution bancaire ne veut prendre de risques pour leur apporter du financement. Aujourd’hui, certains horticulteurs louent des terres” » s’est plaint un producteur de Niayes. Avant, ces pratiques n’existaient pas. Les propriétaires des champs les ont mis à disposition des exploitants sans rien demander. “Pourtant, le secteur était très rentable” témoigne un septuagénaire.
De son côté, un horticulteur apprécie « Malgré ces défis, les horticulteurs de la région des Niayes restent déterminés. Toutefois, des actions concrètes sont nécessaires, notamment pour sensibiliser aux bonnes pratiques agricoles et renforcer les infrastructures. Ces mesures pourraient atténuer les impacts négatifs sur le secteur, améliorer la santé des consommateurs et pérenniser cette activité cruciale pour l’économie locale. ».
« Les défis du secteur horticole aux Niayes nécessitent des solutions rapides et concertées. Il est urgent de trouver un équilibre entre rentabilité agricole et sécurité alimentaire pour préserver l’avenir de ce secteur vital. a alerté un technicien agricole.
Lamine DIEDHIOU