Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a rencontré mardi les dirigeants des partis d’opposition à Ottawa pour les informer de ce qui a été discuté lors de son dîner de Thanksgiving. Donald Trump.
Il a reçu à son bureau pendant environ une heure le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, ainsi que le chef du Parti vert. Fête, Elizabeth May. Aucun plan précis ne leur a été transmis, ni de détails sur la manière exacte dont le Canada compte renforcer la protection de sa frontière avec les États-Unis.
« Les Américains nous surveillent désormais. Je vais donner un peu de - à M. LeBlanc pour nous donner les détails. Je ne vais pas en faire une bataille partisane», a indiqué le chef du Bloc, Yves-François Blanchet, à la fin de la rencontre.
Selon son homologue du Parti vert, Elizabeth May, le premier ministre leur a demandé d’éviter de tomber dans le piège de la division face à Donald Trump. «Il a dit [que] il serait utile que, dans les prochaines semaines ou [prochains] Ce mois-ci, nous avons évité d’amplifier les messages et le langage que le gouvernement Trump utilise pour attaquer le Canada. »
De son côté, M. Poilievre a profité de la rencontre pour réitérer les griefs qu’il exprime quotidiennement lors de la période des questions. «J’ai demandé à Justin Trudeau d’annuler les augmentations d’impôts», a-t-il déclaré aux journalistes. Jagmeet Singh l’a suivi en se plaignant du comportement de son adversaire conservateur, qu’il accuse d’agir de manière tout aussi partisane à huis clos.
Le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, a également été invité à la table du président élu Donald Trump vendredi dernier, dans le cadre de ce qu’il a qualifié de « soirée sociale ». Le dîner n’a pas été consigné en minutes et personne n’a pris de notes. Parmi les sujets de discussion les plus légers, il a été question du renforcement de la surveillance de la frontière entre les deux pays. Un plan précis sur la numérotation aux frontières est promis pour les semaines à venir.
Le Canada aime 51e État
Le prochain occupant de la Maison Blanche a fait une blague lors du dîner vendredi dernier en lançant l’idée que le Canada devienne le 51ee État américain afin d’éviter l’imposition de tarifs douaniers. « Il y a certainement eu des moments de plaisanteries. Le président racontait des blagues. Le premier ministre a répondu », a déclaré le ministre LeBlanc mardi matin.
La chaîne Fox News a rapporté lundi soir, sur la base de sources qu’elle ne nomme pas, que le président élu aurait proposé à Justin Trudeau de faire du Canada un nouvel État américain, et ainsi d’échanger son titre de premier ministre contre celui de gouverneur.
Lorsqu’on lui a demandé si le Canada était une plaisanterie aux yeux de M. Trump, le ministre LeBlanc a répondu que ces commentaires étaient complètement sortis de leur contexte. « Le président nous taquinait. Bien entendu, ce n’était en aucun cas un commentaire sérieux. » Le chef du Bloc est d’accord avec cette interprétation. Il perçoit cela comme une « plaisanterie » et ajoute qu’« il ne faut pas en faire une histoire diplomatique ».
« Ô Canada ! » a envoyé M. Trump sur son réseau social mardi en fin d’après-midi, une référence claire à cette histoire. Il a illustré sa publication avec une image générée par l’intelligence artificielle de lui-même au sommet d’une montagne des Rocheuses où est planté un drapeau canadien.
Critiqué à Ottawa
Tous les partis d’opposition n’ont pas applaudi Justin Trudeau à son retour au pays. Dès dimanche, Pierre Poilievre se disait attristé «de voir, encore une fois, la faiblesse de Justin Trudeau», qui n’aurait fait aucun gain pour le Canada lors du dîner. Il en a ajouté une couche mardi en accusant le Premier ministre canadien à la Chambre d’avoir “fait de grands cadeaux” au président Trump, notamment en créant une “bureaucratie qui empêche les projets de ressources naturelles”.
« La semaine dernière, le Premier ministre a eu l’occasion de le rencontrer [Donald Trump]mais à part une jolie petite photo, il est revenu les mains vides», a également déploré le chef adjoint du Nouveau Parti démocratique, Alexandre Boulerice, lors de la période des questions de lundi.
De son côté, Yves-François Blanchet a écrit sur ses réseaux sociaux ce week-end qu’il “ne peut pas reprocher au Premier ministre d’être allé rencontrer le président élu des Etats-Unis” dans ce contexte de tensions commerciales. Le chef du Bloc québécois trouve toutefois que Justin Trudeau a réagi « un peu tard ».
Donald Trump a envoyé lundi dernier un signal inquiétant à ses deux plus proches voisins, le Canada et le Mexique, en se disant prêt à imposer de nouveaux droits de douane de 25 % sur toutes les importations en provenance des États-Unis. Cette menace n’a pas été levée lors de la visite de M. Trudeau, même si le futur président américain s’est dit satisfait de voir le Canada prendre ses demandes au sérieux, a-t-il écrit sur son réseau Truth Social après la rencontre.