Dernier entretien avant le siège éjectable ? Le Premier ministre Michel Barnier a reçu TF1 et France 2 ce mardi 3 décembre au soir à Matignon, pour un entretien diffusé sur 20 Heures sur les deux chaînes à la veille de l’examen de deux motions de censure déposées contre son gouvernement. S’il voulait se montrer combatif et voulait même croire que sa survie à la tête du gouvernement était encore “possible”Michel Barnier a également dressé un tableau sombre s’il venait à être censuré. Si tu avais mieux à faire, Libé résume les principaux points à retenir de cette intervention.
Survivre à la censure “c’est possible” mais ce n’est pas un problème personnel
Michel Barnier a voulu faire croire que rien n’est encore joué même si la censure de son gouvernement semble inévitable. Survivre à la motion de censure, “C’est possible, cela dépend des députés, qui ont chacun une part de responsabilité, a assuré le locataire de Matignon, pour qui «c’est possible qu’il y ait ce réflexe de responsabilité » verser « les meilleurs intérêts du pays ». Car c’est de cela qu’il s’agit et non de sa propre personne, assène Michel Barnier, jurant que «les voitures officielles, l’or de la République, je m’en fiche. “Ce n’est pas pour moi une question de survie politiquedit-il encore. Je suis dans ce bureau depuis trois mois. Je suis arrivé là-bas le 5 septembre en me disant que je pourrais repartir le lendemain matin.
En cas de censure « tout sera plus difficile et tout sera plus sérieux »
Faites sortir les trompettes de l’Apocalypse. Interrogé sur les conséquences de la censure, Michel Barnier s’est montré alarmant. “Ce dont je suis sûr, c’est que si la motion de censure passe, tout sera plus difficile et tout sera plus grave”a lâché le locataire de Matignon. Avant de développer : « Près de 18 millions de Français verront leur impôt sur le revenu augmenter et d’autres le paieront pour la première fois. C’est inévitable.
Interrogé sur la possibilité d’agir à nouveau sur le budget de la Sécurité sociale, le Premier ministre semble dire qu’il est allé à la limite du possible. « Nous avons fait un effort, nous avons décidé de protéger les petites retraites. Un petit effort est demandé à tout le monde. »a assuré Michel Barnier. Selon lui, toutes les demandes ne peuvent pas être acceptées car la situation financière du pays ne le permet pas. « Nous paierons 60 milliards d’intérêts l’année prochaine. C’est plus que le budget de la Défense et de l’Éducation nationale.il a illustré.
De “respect” pour le RN, pas pour “l’extrême gauche”
En désignant les responsables de la situation inconfortable dans laquelle il se trouvait, Michel Barnier a clairement plus frappé un camp que l’autre. Concernant la motion de censure déposée par les partis du Nouveau Front Populaire, Michel Barnier a fustigé un “texte écrit par l’extrême gauche” qui constitue dans un “manque de respect” selon ses termes. Tout cela avant de passer la vitesse “la récente proposition de l’extrême gauche abolir le délit d’incitation au terrorisme». « Il faut savoir qui va être avec qui et qui va être solidaire de qui »dit Barnier, tentant de fracturer ses opposants de gauche. “J’ai appelé deux ou trois dirigeants du Parti socialiste, Olivier Faure et Boris Vallaud, ils m’ont dit “on ne veut pas vous voir maintenant on va voter la censure””il était toujours offensé.
Interrogé sur le RN, le Premier ministre a réagi avec beaucoup plus d’indulgence, même si Marine Le Pen est entrée « dans une sorte de surenchère ». “Je ne négocie pas, j’écoute. Avez-vous vu un groupe de parlementaires RN être aussi nombreux sous la Ve République ? Je les respecte comme je dois respecter les 11 millions de citoyens qui ont voté pour eux et comprendre pourquoi ils ont voté pour eux. »il a développé. “Il n’y a pas eu de marchandage, il y a eu de l’écoute”, “une sorte de négociation”a encore assuré Michel Barnier.
Emmanuel Macron ne doit pas démissionner
Interrogé sur l’hypothèse d’une démission du président de la République, réclamée par plusieurs personnalités politiques pour sortir de la crise, Michel Barnier a rejeté d’emblée l’idée. « Le Président de la République a été élu pour 5 ans, il a été clairement élu, il a une légitimité populaire »décide le Premier ministre. “Il n’a jamais discuté de cette hypothèse avec moi, ni lui avec moi ni moi avec lui, dit-il encore. Je travaille avec lui en toute confiance et je reste un homme indépendant.