La réponse a été rapide. Quelques jours seulement après les menaces du président élu américain Donald Trump d’imposer des droits de douane de 25 % sur les produits canadiens en raison notamment des « immigrants illégaux » en provenance du Mexique et du Canada, Ottawa va augmenter ses moyens à la frontière.
Dans une note interne obtenue par Radio-Canada, la direction de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) de la région de l’Est du Québec assure que chaque programme versera 25 % de ses membres réguliers pour soutenir [la protection et l’intégrité de la frontière].
Toutefois, aucun nombre précis d’agents supplémentaires ni aucun calendrier ne sont mentionnés.
Cette décision est prise faire face aux pressions des trois priorités – intégrité des frontières, protection et sécurité nationalepeut-on lire dans ce document daté du 27 novembre. La GRC s’engage à réagir de manière proactive, tout en travaillant à une solution durable.
Au niveau frontalier, même si la situation reste stable, un plan d’urgence est en place pour réagir rapidement à tout changement majeur.
Évidemmentcontinue cette note, les opérations des prochains mois seront évaluées en fonction de leur évolution.
Quotidiennement, des agents américains arrêtent des dizaines de migrants dans le nord de l’État de New York, en provenance du Québec.
Photo : Douanes et protection des frontières des États-Unis
Contactée par Radio-Canada, la GRC assure que cette mesure n’est pas « hors norme ».
Les réaménagements d’effectifs en fonction des besoins opérationnels font partie de nos pratiques standards. On ne peut pas préciser le nombre de policiers que représente cette mesure.indique la porte-parole de l’organisation, Martina Pillarova, soutenant que ces réaffectations « temporaires » pourraient également cibler « d’autres sections de la Police fédérale ».
L’objectif du plan d’urgence est d’anticiper, de coordonner et de gérer efficacement un éventuel flux important de migrants à la frontière canado-américaine, afin de garantir un accueil humanitaire tout en préservant la sécurité et l’ordre public.
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La majorité de ces traversées clandestines se font à travers ces boisés situés au sud du Québec.
Photo: Radio-Canada / Antoine Sirois
Cette région, au sud du Québec, est la plus touchée par le nombre de passages illégaux du Canada vers les États-Unis.
Comme l’ont révélé plusieurs enquêtes de Radio-Canada, ce secteur est fréquemment utilisé par différents groupes criminels, qui utilisent le Canada comme porte d’entrée pour accéder à l’État de New York.
Grâce aux réseaux de passeurs, de nombreux migrants arrivent aux aéroports de Montréal et de Toronto, avant d’être conduits sur les routes forestières le long de la frontière. Des passeurs indiens proposent également leur service sur les réseaux sociaux et promettent des passages garantis en échange de plusieurs milliers de dollars.
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Augmentation spectaculaire des traversées vers les États-Unis
Si les interceptions par la GRC de personnes en provenance des États-Unis restent marginales, la situation inverse est radicalement différente.
Au cours des deux dernières années, le nombre de passages illégaux du Québec vers les États-Unis a connu une hausse spectaculaire, passant d’environ 2 000 personnes appréhendées par la police américaine au cours de 2022 à près de 18 000 personnes pour les 10 premiers mois de l’année en cours.
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Depuis des mois, les élus américains dénoncent le manque de surveillance des frontières par le Canada.
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Chaque jour, des agents américains, comme l’a observé Radio-Canada ce printemps, arrêtent des dizaines d’Indiens et de Bangladais qui quittent les bois québécois-américains, avant de se rendre sur les terrains d’habitants de plus en plus exaspérés et inquiets. .
Un sommet record a même été atteint en juin, avec plus de 3 300 interceptions dans la zone que les agents américains appellent le secteur Swanton, qui longe le sud du Québec et couvre le nord de l’État de New York ainsi que le Vermont.
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Effectif limité, colère américaine
Malgré ce nombre record, la GRC disposait jusqu’à présent d’effectifs limités pour stopper le phénomène.
Selon nos informations, dans le sud du Québec, pour couvrir une superficie d’environ 160 km, il n’y a parfois que 6 agents par quart de travail.
Plus à l’est, selon nos sources, seuls deux ou trois véhicules peuvent être au sol pour surveiller des dizaines de kilomètres, souvent remplis de champs et de bois.
Certaines zones sont donc parfois délaissées, faute de moyens et de ressources humaines, et elles sont bien connues des passeurs, qui profiteraient de la situation, nous a-t-on dit.
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Les migrants traversent chaque jour les propriétés des résidents américains dans l’État de New York, comme le montrent ces photos prises par les caméras de surveillance.
Photo : Avec l’aimable autorisation / Dylan DeCoste
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Les migrants traversent chaque jour les propriétés des résidents américains dans l’État de New York, comme le montrent ces photos prises par les caméras de surveillance.
Photo : Avec l’aimable autorisation / Dylan DeCoste
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Photo : Facebook / Heather LaValley
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Photo : Avec l’aimable autorisation / Dylan DeCoste
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Les migrants traversent chaque jour les propriétés des résidents américains dans l’État de New York, comme le montrent ces photos prises par les caméras de surveillance.
Photo : Avec l’aimable autorisation / Dylan DeCoste
Les migrants traversent chaque jour les propriétés des résidents américains dans l’État de New York, comme le montrent ces photos prises par les caméras de surveillance.
Photo : Avec l’aimable autorisation / Dylan DeCoste
Photo de l’album : Passages migrants
À de nombreuses reprises, malgré un appel à l’aide des élus et des citoyens québécois, Ottawa a néanmoins assuré que la GRC disposait de suffisamment de personnel à la frontière.
Ce problème est également dénoncé depuis des mois par des responsables politiques américains, qu’ils soient républicains ou démocrates.
Tout juste nommé par Donald Trump chargé des questions liées aux frontières, l’élu républicain Tom Homan (Nouvelle fenêtre)récemment critiqué l’énorme problème de sécurité nationale à la frontière canado-américaine.