Dans les prochains jours, une mission de recrutement baptisée « Journées Québec » aura lieu à Paris, probablement la dernière depuis un an.
Nous confirmons que le MIFI n’effectuera pas de nouvelles missions de recrutement pour les Journées du Québec d’ici le 30 juin 2025, soit jusqu’à ce que les prochaines directives soient connues.
indique par email le service de communication du Ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI).
Selon nos informations, comme l’organisation de telles missions prend quelques mois, il est probable qu’aucune autre mission Journées Québec n’aura lieu avant l’automne 2025.
De plus, Radio-Canada a appris que le ministère ne renouvellerait pas les ententes avec des partenaires non gouvernementaux (Montréal International, Québec International et Drummond Économique) pour l’embauche de travailleurs étrangers temporaires.
Ces décisions surviennent après que le ministre Jean-François Roberge a récemment annoncé qu’un exercice de planification pluriannuelle en immigration aura lieu en 2025, accompagné d’une consultation publique.
Cette série d’annonces déplaît grandement au monde des affaires.
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Le président de la Chambre de commerce de Montréal, Michel Leblanc, craint une perte de compétences en raison de la fin du recrutement de main-d’œuvre à l’étranger.
Photo : Radio-Canada
Cela ne fait pas nos affaires. Sans agir en prophète de malheur, dans six mois [ou] dans un an, les entreprises fermeront et réduiront leurs activités faute de main d’œuvre
» affirme Denis Hamel, conseiller stratégique à la présidence du Conseil du patronat du Québec.
Nous devons dépolitiser la question, y réfléchir, évaluer les besoins de la main-d’œuvre.
Pour le président de la Chambre de commerce de Montréal, Michel Leblanc, on se tire une balle dans le pied, on défait quelque chose qui était hautement stratégique
.
Les entreprises communiqueront avec les politiques en leur montrant l’absurdité de la situation.
450 enseignants en quatre ans
La suspension des Journées du Québec pourrait aussi avoir des répercussions sur l’embauche du personnel enseignant à l’étranger.
Selon les données du MIFI, en quatre ans, le Québec a embauché environ 450 enseignants grâce aux activités de recrutement (Journées Québec), dont une centaine en Afrique.
Après avoir stoppé le recrutement d’infirmières en Afrique début 2024, le Québec élargit également sa démarche éthique
dans le recrutement de professeurs à l’étranger, notamment en Afrique.
Dans un échange de mail avec le MIFI, la direction s’explique le ministère a suspendu, pour l’instant, les activités de recrutement d’enseignants au Cameroun et en Côte d’Ivoire, sans toutefois empêcher ceux qui déposent une demande d’immigration, non demandée par Québec, de réaliser leur projet de vie
.
Les syndicats d’enseignants du Québec soulignent que le recrutement à l’étranger n’a jamais été une panacée et que attirer et retenir le personnel est la clé.
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Mélanie Hubert, présidente de la FAE, est favorable au maintien des personnels plutôt qu’au recrutement d’enseignants à l’étranger.
Photo : Radio-Canada
Souvent, la formation qu’ils reçoivent, même si elle est liée à l’enseignement, n’est pas toujours totalement adaptée à ce qui se passe au Québec, rappelle la présidente de la FAE, Mélanie Hébert. La relation avec les élèves, la relation avec les parents, tout cela, sont des éléments qui varient beaucoup d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre.
Sans compter, souligne Luc Beauregard, de la CSQ, que le manque d’éducation est mondial. Ici, la question éthique se pose réellement. […] Un récent rapport des Nations Unies est assez éloquent sur ce fait.
dit-il.
Au ministère de l’Éducation (MEQ), on apprend que le ministère a mandaté la Fédération des centres de services scolaires (FCSSQ) pour offrir aux centres de services scolaires un service complet de soutien et d’assistance dans le recrutement d’enseignants formés à l’étranger.
Le MEQ émet entre 600 et 700 avis d’admissibilité conditionnelle par année aux enseignants formés à l’extérieur du Canada.