Un Montréalais qui se disait fier d’être un « vrai connard » après avoir violé deux femmes rencontrées en ligne, dont une ayant une déficience intellectuelle, a découvert à ses dépens que ses crimes lui valoiraient quatre ans de prison.
“Je t’ai baisé, j’ai eu ce que je voulais, le reste je m’en fiche. Un vrai connard […] comme vous le dites, et fier de l’être », a écrit Si Rabah Touat à sa victime, peu après l’avoir violée à son domicile en décembre 2021.
Si Rabah Touat avait adressé ce message à sa victime au lendemain du viol, en octobre 2021.
Photo déposée au tribunal
Touat, 34 ans, avait contacté la femme sur l’application de rencontres Facebook sous une fausse identité. Après qu’elle et lui aient convenu de ne pas avoir de relations sexuelles, la victime l’a emmenée chez elle, où elle a été agressée malgré son « non ».
Il ne comprend rien
C’était une récidive, puisque quelques semaines plus tôt, il avait utilisé le même modus operandi, cette fois-ci auprès d’une femme ayant une déficience intellectuelle qui vivait dans une ressource pour femmes en difficulté.
La femme a été avertie par un travailleur que « cela ne ressemble pas à un date» et ce dernier lui a également dit de « faire attention », mais elle s’est quand même rendue au domicile de l’accusé, où elle a été violée à trois reprises.
Parce que dans l’esprit de cet homme, il avait le droit de le faire et les conséquences ne lui importaient pas. D’ailleurs, lors du procès au palais de justice de Montréal, il n’a pas hésité à rejeter la faute sur les victimes.
“Evidemment, le délinquant est habité par le mythe selon lequel une femme qui provoque le désir chez un homme devient responsable des pulsions prétendument incontrôlables de ce dernier”, a commenté le juge Alexandre Dalmau. Cependant, il n’y a rien de plus éloigné de la vérité.
Conséquences
Touat a aussi appris à ses dépens qu’un crime sexuel avait de graves conséquences : peu après sa mise en examen, il a perdu son permis d’agent de sécurité ainsi que son emploi.
« On lui a par la suite refusé des prestations d’assurance-emploi », a relevé le juge, ajoutant que depuis, Touat vivait de l’aide sociale, avec sa mère.
Et trois ans après ses crimes, il a échoué dans sa tentative de rentrer chez lui en prison, mais a été condamné à quatre ans entre les quatre murs froids d’un pénitencier.
Les victimes, quant à elles, tentent de se reconstruire, affirmant avoir vécu une dépression ou un sentiment de honte mêlé de culpabilité.
« Vous n’êtes pas responsable de ce qui vous est arrivé », a rappelé le magistrat. Seul l’offensant l’est, et c’est chez lui que la honte doit trouver sa place.
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