(Québec) La ministre des Transports du Québec a dévoilé que 23 entreprises ont répondu à un appel d’intérêts pour la conception du futur troisième lien autoroutier, projet qu’elle rêverait de voir en chantier avant 2028 après des années de valse-hésitation de son gouvernement.
Publié à 14 h 40
Mis à jour à 15 h 25
Geneviève Guilbault s’est réjouie mercredi d’une « excellente nouvelle » : ce sont 23 entreprises qui ont déposé un dossier pour répondre à l’appel d’intérêts international du gouvernement pour l’élaboration du futur lien entre Québec et Lévis.
Pour l’instant, Québec ignore s’il s’agira d’un pont ou d’un tunnel, quel axe l’ouvrage empruntera et quel sera son coût. Il s’agira assurément d’une autoroute accessible aux camions.
« Mais 23 entreprises, c’est beaucoup. Quand on regarde ce type-là de procédure d’appel d’intérêt, on ne le fait pas systématiquement dans tous les projets, on le fait à l’occasion dans des gros projets majeurs », a indiqué la ministre.
C’est la fois où il y a le plus d’entreprises qui se sont montrées intéressées. Et je vous rappelle aussi que ce sera notre tout premier projet d’infrastructure en mode collaboratif.
Geneviève Guilbault, ministre québécoise des Transports
Cet intérêt du secteur privé est de bon augure, selon Mmoi Guilbault. L’échéancier du gouvernement prévoit la signature du contrat en 2027, un début des travaux en 2028 et une ouverture en 2034-2035.
« Mon rêve, c’est qu’on gagne du temps sur l’échéancier, mais j’aime autant y aller avec quelque chose de réaliste, quitte à ce qu’on fasse ça plus vite que prévu, mais, pour l’instant, on en est là », a indiqué la ministre qui assure que le projet avance rondement.
Le projet de troisième lien sera à toute fin « irréversible » au moment des prochaines élections provinciales en 2026, assure-t-elle. « Dans notre tête, le projet va être irréversible », a dit Mmoi Guilbault.
Une « opération marketing » dénoncée
L’annonce de mercredi survient le même jour où plusieurs manchettes sur le tramway ont été publiées dans la région de la capitale. Geneviève Guilbault a amendé mardi son projet de loi sur le tramway de Québec pour ajouter la possibilité de construire une deuxième phase vers d’Estimauville en plus d’un SRB sur le boulevard Charest.
Plusieurs médias de Québec ont rapporté mercredi cette nouvelle interprétée comme favorable aux transports en commun. En avant-midi, le cabinet de la ministre des Transports a annoncé la tenue d’un point de presse sur le troisième lien.
« Mme Guilbault peut parler du tramway, mais 24 h plus tard elle est obligée de parler du troisième lien », a remarqué le porte-parole libéral en matière de transports, Monsef Derraji.
Je qualifie sa sortie de très belle opération marketing. Il n’y a pas de tracé, il n’y a pas de budget, il n’y a rien. Elle est venue vous dire qu’il y a 23 entreprises intéressées… mais avez-vous vu un tracé, un budget ? On ne sait même pas le point de départ et de point d’arrivée !
Monsef Derraji, porte-parole libéral en matière de transports
Le porte-parole solidaire en matière de transports, Étienne Grandmont, a aussi tapé sur le même clou, se demandant « pourquoi la ministre se sent obligée de faire une contre-annonce, dès qu’il y a une annonce positive sur le tramway ».
« On dirait qu’elle n’est pas fière du projet de tramway, qui est pourtant un énorme projet pour la Ville de Québec […] c’est même un projet qui va servir les gens de sa propre circonscription», a ajouté le député de Taschereau.
La ministre Guilbault a nié avoir dû sortir sur le troisième tronçon pour se désolidariser du tramway, ce qui suscite beaucoup d’opposition dans les circonscriptions caquistes de la périphérie de Québec.
“L’annonce du troisième lien était prévue cette semaine car nous avons dû nous-mêmes prendre le temps de faire une analyse exhaustive de ce qui avait été reçu à l’issue de l’appel d’intérêt”, a assuré le ministre.
Pour le Parti québécois, la CAQ poursuit sa « mise en scène ». Résultat ? «Le gouvernement caquiste va dilapider des millions de fonds publics dans ce processus», prévient le porte-parole péquiste de la Capitale nationale, Pascal Paradis.