(Québec) Jugeant « légitimes » les craintes de Donald Trump, François Legault exhorte Justin Trudeau à déposer rapidement son plan pour « sécuriser les frontières » et à « rassurer » le président élu américain, qui menace d’imposer des tarifs douaniers.
Le premier ministre québécois participe à une réunion d’urgence mercredi après-midi avec ses homologues provinciaux et le premier ministre canadien pour discuter de l’intention de Donald Trump d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur toutes les importations en provenance du Canada et du Mexique.
Mardi, François Legault a qualifié cette menace de « bombe » pour l’économie québécoise.
“J’ai un rendez-vous […] aujourd’hui avec M. Trudeau. La première chose que je vais demander, c’est quand déposons-nous un plan ? Il faut rassurer M. Trump, il faut faire plus aux frontières. M. Trudeau ne doit pas chercher à nier le problème», a déclaré M. Legault avant la période des questions.
“M. Trump nous dit : « Je vais imposer des droits de douane de 25 % parce que je ne suis pas satisfait de ce que fait le Canada aux frontières. » Il faudrait donc rapidement retirer cet argument de la part de M. Trump [pour qu’il renonce à imposer des tarifs douaniers] », a ajouté le Premier ministre.
La veille, M. Legault affirmait que les craintes exprimées par Donald Trump sur le contrôle des frontières sont « légitimes ».
« Ces dernières années, il y a eu une augmentation du nombre d’immigrants illégaux traversant la frontière en direction du Canada. [vers les] Aux États-Unis, il y a un problème, entre autres, avec la circulation de certaines drogues», a-t-il mentionné, parmi plusieurs sujets sur lesquels Ottawa peut agir.
Québec demande également à Justin Trudeau que le Québec puisse avoir son propre représentant à la table des négociations avec les autorités américaines.
Le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, réclame la responsabilité du gouvernement fédéral de « sécuriser les frontières et de s’assurer qu’il n’y ait pas de passages réguliers ou irréguliers, de passages illégaux ».
« C’est leur responsabilité, notre frontière est très grande. Ils doivent ajouter tout le personnel nécessaire. C’est une obligation de résultat», a soutenu M. Roberge.
Constitution du Québec
Par ailleurs, François Legault a affirmé mercredi qu’il est « ouvert » à présenter un projet de constitution québécoise d’ici la fin de son mandat, en 2026.
Mardi, le comité Proulx-Rousseau, chargé d’identifier des solutions pour accroître l’autonomie du Québec, a notamment recommandé au gouvernement d’adopter une constitution québécoise.
“Le Premier ministre a dit qu’il était ouvert donc nous allons étudier le rapport, c’est un rapport très détaillé de 42 recommandations qui nous a été remis. […]c’est très intéressant et cela démontre très bien qu’il existe une troisième voie. C’est un pas en avant pour la troisième voie, entre le statu quo du Parti libéral et l’attente de la souveraineté d’un Parti québécois», a indiqué Simon Jolin-Barrette.
Or, le projet d’une constitution québécoise est dans les plans du ministre Jolin-Barrette depuis plusieurs années déjà. Ce dernier prévoit déposer une réponse complète au rapport Proulx-Rousseau à la reprise des travaux parlementaires après le congé des Fêtes en janvier.