Les adolescents ne s’en sortent pas très bien : les diagnostics de troubles anxieux, de dépression et de troubles du comportement alimentaire se multiplient chez les lycéens, leur estime de soi décline. Et leur utilisation du téléphone portable augmente, au point de les priver d’heures de sommeil.
Publié à 10h25
Mis à jour à 11h21
Entre 2010-2011 et 2022-2023, on a observé une augmentation significative des troubles mentaux confirmés par un médecin chez les jeunes du secondaire au Québec. Un jeune sur cinq a reçu un diagnostic de trouble anxieux. Chez les filles, cette proportion s’élève à 29 %, révèle une enquête sur la santé des jeunes réalisée par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).
Ainsi, environ 6 % des lycéens ont pris des médicaments pour des symptômes d’anxiété ou de dépression (8 % chez les filles ; 3,8 % chez les garçons), et 16 % en ont pris pour des symptômes de TDA/TDA. TDAH (12 % chez les filles ; 19 % chez les garçons).
L’estime de soi est également en chute libre. En 2010-2011, un jeune sur cinq déclarait avoir une « haute » estime de soi. Cette proportion était de 12% en 2022-2023 (7% pour les filles, 16% pour les garçons).
Plus d’écrans, moins de sommeil
L’intérêt pour les téléphones portables ne se dément pas. Que ce soit une journée d’école ou non, un quart des lycéens passent habituellement 4 heures ou plus par jour devant un écran pour communiquer et se divertir.
Cette proportion est plus élevée chez les filles (28 %) que chez les garçons (23 %).
Le sommeil est donc réduit. Un peu moins de la moitié (48 %) des élèves du secondaire dorment moins que la quantité recommandée au cours d’une semaine scolaire.
Ceux qui passent plus de temps devant un écran sont « proportionnellement plus susceptibles que ceux qui y passent moins de temps de dormir moins d’heures que ce qui est recommandé », observe l’ISQ.
Des relations amoureuses teintées de violence
Les jeunes du secondaire ont des relations sexuelles plus tardives, révèle également l’étude de l’ISQ.
La proportion d’élèves ayant eu une relation sexuelle consensuelle au moins une fois dans leur vie est passée de 37 % en 2010-2011 à 30 % en 2022-2023.
Quatre lycéens sur dix déclarent avoir eu une relation amoureuse au cours de l’année précédant l’enquête de l’ISQ. Une proportion similaire (37 %) ont déclaré avoir subi une forme de violence dans le cadre de cette relation, qu’elle soit physique, psychologique ou sexuelle. Un jeune sur cinq a admis avoir infligé de telles violences.
L’étude de l’ISQ a été réalisée auprès de 70 825 élèves du secondaire provenant de 483 écoles publiques ou privées du Québec, francophones ou anglophones, provenant des quatre coins du Québec.
Dans une première partie de l’étude dévoilée en début de semaine, on apprenait que les jeunes font moins d’activité physique qu’avant, mais qu’ils consomment aussi moins de cannabis, d’alcool, de cigarettes, de boissons sucrées et de malbouffe.