Orchestre Métropolitain | Naomi Woo, chef du futur

Son nom ne vous dit peut-être rien, mais Naomi Woo, qui dirigera le concert de l’Orchestre Métropolitain ce mardi Orlando éternela déjà un CV bien rempli, et un planning à la hauteur. Rencontre avec la charismatique chef d’orchestre canadienne lors d’une répétition à la Maison symphonique la semaine dernière, pour parler de son parcours, de son métier et du pouvoir transformateur de la musique.

L’itinéraire

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PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Naomi Woo a suivi une formation de pianiste.

Naomi Woo est née à Terre-Neuve et a grandi à Vancouver, où réside toujours sa famille. « Nous avons vécu à St. John’s jusqu’à l’âge de 6 ans. C’est là que j’ai pris mes premiers cours de piano ! », dit le musicien dans un français impeccable. « Cela vient de mes cours d’immersion française à l’école de Vancouver. » Naomi Woo est avant tout pianiste, et cumule les diplômes : une maîtrise en piano à Yale, un diplôme d’études avancées en piano à l’Université de Montréal, un doctorat en musicologie en Angleterre… « Durant mes études, j’ai commencé à diriger orchestres d’étudiants. Ce n’est qu’à la fin de mon doctorat que je me suis dit que j’aimerais faire ça de manière plus professionnelle. C’est là que j’ai postulé pour devenir chef adjoint de l’Orchestre de Winnipeg. Et je l’ai eu ! » C’était en quelle année ? “En 2019.” Et quel âge avait-elle déjà ? Elle sourit : « 29 ans. »

Apprentissage

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La chef Naomi Woo, en répétition avec l’OM la semaine dernière

En tant que pianiste, Naomi Woo a toujours essayé de faire sonner son instrument… comme un orchestre. C’est pourquoi elle voulait devenir chef. « Pourquoi ne pas avoir toutes les couleurs ? », dit celui qui a un penchant pour le « travail collaboratif ». « Le piano est très solitaire. » Pour elle, la direction d’orchestre est avant tout une question de confiance entre le chef d’orchestre et les musiciens, et la seule façon d’apprendre ce métier… c’est de le pratiquer. « On ne peut pas apprendre ça en classe. La direction d’orchestre n’est pas quelque chose de cérébral : il faut une relation avec les gens, il faut comprendre comment fonctionne un orchestre, et chacun travaille différemment. »

L’Orchestre Métropolitain

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PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE ARCHIVES

Naomi Woo au Carnegie Hall de New York, lors de la tournée de l’Orchestre Métropolitain en mars 2024

En 2021, Naomi Woo faisait partie de la première cohorte de l’Académie de direction de l’Orchestre Métropolitain. « Voir de l’intérieur comment fonctionne un orchestre comme l’OM, ​​et Yannick Nézet-Séguin avec l’OM, ​​ça a accéléré mon apprentissage. » Yannick Nézet-Séguin l’engage alors comme conseillère artistique et chef assistante. En plus d’être « une autre paire d’oreilles » pour le leader de la salle, elle dirige des concerts, dont celui-ci. Orlando éternel cette semaine, qui en alliant théâtre et musique symphonique correspond à tout ce qu’elle aime. « Lorraine Pintal a réalisé une adaptation intelligente et imaginative du roman de Virginia Woolf. Puisque le personnage est né dans les années 1500 et est décédé dans les années 2000, il couvre presque toute l’histoire de la musique orchestrale. C’est rare qu’on puisse faire ça en un seul concert. »

Diversité

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Pour Naomi Woo, l’avenir de la musique classique réside dans la diversité.

Pendentif Orlando éternelon pourra également entendre une création de la compositrice haïtiano-américaine Nathalie Joachim, une commande de l’OM et de deux autres orchestres américains. Tout comme Yannick Nézet-Séguin, Naomi Woo estime qu’il faut ajouter de la diversité au monde de la musique classique. « Si nous voulons que notre musique attire les gens, ce que nous jouons doit être représentatif de notre communauté. » Elle-même, en tant que femme, représente le changement qui s’opère dans ce domaine réservé aux hommes. « J’ai de la chance, j’ai eu beaucoup de mentors dans ce métier, comme Tania Miller, qui était chef adjointe de l’Orchestre symphonique de Vancouver. Quand j’avais 12 ans, j’ai joué un concerto qu’elle dirigeait et c’est une des premières fois que je me suis dit que je pourrais devenir chef d’orchestre. Je pense que je commence ma carrière au bon moment. »

Entraînement

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Pas très âgée elle-même, Naomi Woo aime travailler avec de jeunes artistes.

Nouvellement nommée à la tête de l’Orchestre national des jeunes du Canada, Naomi Woo trouve important de s’impliquer auprès des jeunes. Pour la formation musicale, bien sûr, mais aussi pour construire le monde orchestral de demain… et apprendre d’eux. « Je me sens très chanceux et c’est aussi une grande responsabilité. Celui de leur montrer ce que peut être la qualité de la musique que nous jouons, mais aussi la qualité de nos valeurs. Dans la musique classique, il y a des histoires de hiérarchies très toxiques. C’est une culture qui change, mais il faut continuer à travailler là-dessus, sur les relations avec les autres. » Pour Naomi Woo, la musique est une fenêtre sur un monde meilleur, qui permet d’imaginer l’avenir. « En travaillant avec les jeunes, nous avons la possibilité de créer le monde que nous voulons. »

La suite

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Naomi Woo est toujours dans l’instant présent.

La liste des engagements de Naomi Woo avec différents orchestres est impressionnante. Comment parvient-elle à jongler avec un tel emploi du temps ? « Pour être chef d’orchestre ou musicien, il faut avoir la capacité d’être complètement présent à chaque instant… donc je n’y pense pas trop ! Ce à quoi je pense, ce sont les gens qui m’entourent et qu’allons-nous faire maintenant pour créer une musique aussi belle que possible et créer une connexion avec le public. » Lorsqu’on lui demande quels sont ses objectifs professionnels, elle réfléchit un peu. « Mes objectifs… Je ne pense pas à quoi, mais pourquoi. Dans 10 à 15 ans, aurai-je encore un lien avec ce qui rend la musique importante pour moi, pour nous, pour le monde ? C’est mon objectif, comment je peux garder cela au centre de ce que je fais et de ma vie. »

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