Le 25 novembre est la Journée mondiale contre les violences faites aux femmes. À l’Hôtel-Dieu de Paris, les femmes victimes de viol peuvent bénéficier d’un recueil de preuves sans nécessairement porter plainte dans l’immédiat. C’est un système unique en France.
Publié le 25/11/2024 06:42
Mis à jour le 25/11/2024 06:43
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L’appareil était déjà testé depuis deux ans. L’Assistance publique des Hôpitaux de Paris, l’AP-HP, vient de signer une convention avec le parquet de Paris et la préfecture de police de Paris : les femmes victimes de viol peuvent bénéficier d’un recueil de preuves sans nécessairement porter plainte. tout de suite.
At the Maison des Femmes de l’Hôtel-Dieu, Anna*, a victim of rape, says: « J’avais besoin d’une bonne douche et de deux jours pour absorber le choc. » « Une douche qui aurait probablement fait disparaître l’ADN de l’agresseur. Un jour ou deux qui auraient probablement suffi à faire disparaître certaines des lésions qui auraient pu être mises en évidence et consignées dans le rapport des constatations médico-légales.. Munie du dispositif de collecte de preuves, cette femme a pu se rendre au commissariat quelques semaines plus tard.
La médecin légiste Charlotte Gorgiard réalise les examens à la Maison des Femmes de l’Hôtel-Dieu, mais il faut au préalable passer par un service d’urgence des hôpitaux parisiens : « Il y a des délais à respecter, des preuves qui sont vite éliminées. Pour les situations de pénétration vaginale, on va jusqu’à cinq jours après une crise, pour proposer l’examen. Nous garantissons le bon remplissage mais aussi la bonne conservation des échantillons, qui seront utilisables en justice si la victime souhaite porter plainte.
Les preuves sont conservées pendant trois ans car « Les victimes de violences sexuelles ont besoin de temps »insists psychiatrist Sarah Dauchy, medical manager of the Maison des Femmes de l’Hôtel-Dieu: “Dans les premiers jours, il y a un certain nombre de mécanismes psychologiques qui accompagnent une réaction de stress aiguë et qui vont empêcher les femmes de porter plainte.”
“Les quelques jours qui suivent une agression sexuelle sont les plus nécessaires pour pouvoir recueillir des preuves, car la durée de vie est limitée, mais ce sont les quelques jours où il est le plus difficile pour les femmes de parler.”
Sarah Dauchysur franceinfo
Entre 2023 et 2024, la Maison des Femmes de l’Hôtel-Dieu a pris en charge 38 victimes, 11 ont déjà porté plainte et d’autres pourraient suivre. C’est plus que la moyenne nationale. Pour Anna, “Ce dispositif m’a surtout permis de rencontrer dans un moment particulièrement compliqué des professionnels qui, par leurs conseils et leur écoute attentive, ont su faciliter mon dépôt de plainte.“
Deux autres hôpitaux AP-HP d’Ile-de-France, l’hôpital Jean Verdier et l’hôpital Raymond Poincaré, devraient également signer une convention dans les prochains mois.
*Le prénom a été modifié