Comment le Ghana a trouvé un accord exprès pour réduire sa dette

Comment le Ghana a trouvé un accord exprès pour réduire sa dette
Comment le Ghana a trouvé un accord exprès pour réduire sa dette

Le Ghana a conclu un accord avec tous ses créanciers pour alléger le fardeau de sa dette. Une restructuration menée sans heurts dans le cadre commun proposé par le G20 au moment de la pandémie. Les États africains en grande difficulté financière aujourd’hui sont-ils mieux lotis pour sortir de la crise ?

Ghana Il a fallu environ dix-huit mois pour parvenir à un accord ferme avec tous ses créanciers. Les investisseurs privés viennent d’accepter d’annuler près de 5 milliards de dollars de dette. Une remise de 37% au lieu des 33% initialement proposés, « C’est une très bonne affaire » selon un acteur proche du dossier. Et le processus a été bien plus rapide que celui mené par la Zambie, souligne Anne-Laure Kiechel dont le cabinet Conseil souverain mondial conseille le gouvernement ghanéen. Il a fallu plus de trois ans pour que le premier pays africain à rejoindre ce système soit achevé ; La Zambie a, en quelque sorte, essuyé le plâtre.

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Le cadre commun du G20 en vitesse de croisière ?

Le cadre commun proposé aux pays à faible revenu par le G20 fait ses preuves. Le Ghana a profité de l’expérience de la Zambie et a su comment agir » avec diplomatie » négocier avec la Chine, insiste GSA. La Chine apprend comme l’ont fait dans les années 1990 les pays membres du Club de Paris, qui regroupe les créanciers bilatéraux, ajoute notre source proche du dossier. Le Ghana a été le quatrième pays africain à utiliser le cadre commun. S’il a pu rapidement remettre les compteurs à zéro, c’est aussi, selon GSA, parce qu’il a intégré la dette intérieure dans la restructuration, ce qui a renforcé sa crédibilité auprès des bailleurs de fonds.

L’Ethiopie, également en défaut, est en revanche toujours en discussion, mais avec une situation financière moins critique que celle du Ghana. La valeur ajoutée de ce cadre commun est avant tout de mettre de l’ordre dans l’enchevêtrement des créanciers. Il est également là pour vous rappeler les règles. Aujourd’hui, l’épée de Damoclès du surendettement s’éloigne du continent. Plusieurs pays en difficulté financière ont émis des euro-obligations en début d’année, certains ont trouvé un soutien angélique via d’autres canaux comme l’Egypte qui bénéficie d’une ligne de crédit de 15 milliards de dollars ouverte par les Émirats arabes unis.

Le risque de crise de la dette

Le risque d’une crise de la dette semble avoir été écarté cette année. Mais à partir de 2026, avec des échéances de remboursement importantes en perspective, les tensions vont revenir, prévient une source proche du dossier. Trop de pays africains ont un service de la dette disproportionné par rapport à leur budget. Les paiements d’intérêts et remboursements représenteront en moyenne 20% des recettes fiscales en 2024, estime l’ONG britannique Aide chrétienne. C’était presque moitié moins il y a dix ans. Et le niveau est particulièrement alarmant dans certains pays, comme le Nigeria, avec un ratio service de la dette/recettes fiscales de 56% en 2023 selon le FMI. Difficile de reprendre les rênes des comptes publics dans ces conditions, surtout quand le prix de l’argent s’envole. Les États africains doivent désormais emprunter à un taux d’intérêt proche de 10 %. Selon Anne-Laure Kiechel, « Le coût exorbitant du crédit est devenu le véritable sujet du moment.

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