“Jusqu’à présent, les inondations se produisaient principalement à la fin de l’été en Valais”, souligne un hydrologue – rts.ch – .

“Jusqu’à présent, les inondations se produisaient principalement à la fin de l’été en Valais”, souligne un hydrologue – rts.ch – .
“Jusqu’à présent, les inondations se produisaient principalement à la fin de l’été en Valais”, souligne un hydrologue – rts.ch – .

Les régions alpines ont passé le week-end sous la menace d’inondations liées aux fortes précipitations et à la fonte des neiges. En Valais, une situation catastrophique a été évitée de peu. Pour l’hydrologue Frédéric Jordan, le canton doit poursuivre son travail d’adaptation.

Contrairement aux Grisons, le mauvais temps n’a fait aucune victime vendredi et samedi en Valais. Mais nous avons frôlé la catastrophe dans les vallées de Zermatt, d’Anniviers ou dans le Val d’Hérens. Ce sont les cours d’eau de ces vallées latérales qui ont causé le plus de dégâts, avant de se jeter dans le Rhône.

>> Suivi du week-end : Le Valais lève l’état de “situation particulière”, mais le débit d’eau reste élevé

Ce type de danger n’est toutefois pas sous-estimé dans le canton, constate Frédéric Jordan, directeur du bureau d’expertise Hydrique Ingénieurs. “Mais les événements du week-end rappellent que le risque existe toujours dans les régions montagneuses, avec de grands bassins versants, les phénomènes peuvent arriver rapidement et être plus violents qu’en plaine”, souligne-t-il.

Le réchauffement, un facteur de risque

Ce sont des phénomènes qui se développent en « quelques heures », précise-t-il. “Nous savons depuis plusieurs jours que des précipitations étaient attendues, mais nous ne savons jamais où arriveront les cellules orageuses et quelle sera leur étendue réelle.” Les fortes chutes de neige tombées cet hiver ont également aggravé la situation.

De telles inondations ne sont pas inhabituelles en Valais mais la période est atypique. « Au cours des cent dernières années, de fortes inondations se sont généralement produites entre août et octobre. Or, si l’on regarde les 12 derniers mois, nous avons eu une crue importante du Rhône le 14 novembre 2023 et le 21 juin 2024, ce qui est assez inédit”, explique le spécialiste.

Selon lui, cela est « très probable » lié au changement climatique, car les températures élevées sont un facteur aggravant les risques. «A Zermatt, il faisait 14 degrés vendredi lors des précipitations. Il fait plus chaud qu’en août 1987 ou octobre 2000, lors des dernières grandes crues du Rhône », souligne-t-il.

Pariez sur les barrages

Face à ces changements, «le maître mot pour la Suisse est adaptation», prévient Frédéric Jordan. « Le système mis en place depuis 30 ans s’appuie sur une planification territoriale et des cartes de dangers, dont certaines ont été établies il y a 20 ou 30 ans. Il y a des communes dans lesquelles les cartes sont anciennes et d’autres où elles sont récentes. Évidemment, chaque fois qu’un événement comme celui-ci se produit, cela stimule l’envie d’investir et de réétudier ces phénomènes pour réduire les risques localement », dit-il.

Les barrages alpins (ici la Grande Dixence) ont leur rôle à jouer pour éviter des situations d’inondations désastreuses. [KEYSTONE – MAXIME SCHMID]

Autre investissement utile : les barrages qui permettent de limiter les dégâts. A l’analyse, ils ont réduit le débit du Rhône d’environ 300 m3/seconde ce week-end, précise l’hydrologue. «C’est extrêmement important, puisque la rivière a atteint plus de 1000 m3/seconde à Porte-du-Scex (Vouvry). Pour le Rhône, c’est énorme !

Ces barrages ont été d’autant plus efficaces qu’en juin, ils n’étaient pas pleins. Ils seraient donc importants dans le futur système de prévention. Pour l’hydrologue, « un projet comme le Barrage hydroélectrique du Gornerli retiendrait jusqu’à 70 m3/seconde en amont de Zermatt pour un événement comme vendredi.»

Propos recueillis par Valérie Hauert/jop

 
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