Bravo au puissant lobby du curling québécois !

Bravo au puissant lobby du curling québécois !
Bravo au puissant lobby du curling québécois !

Les contribuables de Québec verseront 52 666 $ à chaque joueur régulier de curling de la région afin qu’ils disposent d’un superbe nouveau centre qui servira également aux Jeux du Canada.

Il y a 750 joueurs réguliers au Québec et le centre coûtera 39,5 millions de dollars. La facture de ce centre sera entièrement assumée par les contribuables de Québec, puisque le gouvernement Legault a refusé de verser une subvention qui pourrait atteindre 20 millions de dollars.

Il sera le nouveau paradis du curling et servira à la présentation des Jeux du Canada en 2027. Situé rue des Rocailles, derrière le supermarché Avril de la rue Bouvier, il y aura huit allées, un système de chauffage géothermique, un toit vert, aires de repos, bar, cuisine et parking écologique.

Les travaux débuteront au printemps prochain et doivent être terminés en janvier 2027. Les retards et les imprévus ne sont donc pas des options en raison de la concurrence canadienne, ce qui suscite des inquiétudes quant aux dépassements de coûts. Soit dit en passant, il y a sept mois, le coût était estimé à 28 millions de dollars.

Cadillac

Les acteurs du curling au Québec parlent d’un des « meilleurs » centres « au monde » et de la « Cadillac » des centres de curling.

Le calcul mathématique est simple. Si nous prenons l’ensemble des 750 joueurs et qu’ils jouent chacun 1h30, cela signifie que presque tous les joueurs réguliers de la région pourront jouer au moins une fois par jour.

Et c’est sans compter les trois autres centres de la région.

D’autres projets de la Ville seront retardés pour assurer la construction de ce centre à temps.

Il y a beaucoup d’enthousiasme concernant l’organisation des Jeux du Canada. Et après toutes les critiques de la population concernant la subvention aux Kings, à la Formule 1 et à la PGA, il serait mal vu de dénoncer l’octroi de fonds publics au sport amateur.

Mais celle-ci, honnêtement, me laisse dubitative dans le contexte difficile des finances publiques, dans le contexte de plusieurs de nos arènes qui sont également en difficulté, dans le contexte de plusieurs athlètes de notre niveau olympique, des athlètes d’autres sports qui financent leurs compétitions, dans le contexte où c’est mission impossible d’inscrire nos enfants à des cours pour apprendre à nager au Québec… Et je pourrais continuer.

Bravo au lobby du curling

Je suis très heureux pour les curleurs et les organisateurs des Jeux du Canada. C’est un coup de maître d’avoir convaincu la City. Il s’agit d’un « choix politique », a confirmé le maire de Québec, Bruno Marchand. Mais j’ai du mal à comprendre ce choix. Malgré les critiques, il les accepte et souligne qu’il recommencerait.

Le conseiller municipal de l’équipe du maire, Jean-François Gosselin, a déclaré que le Québec «pourrait avoir un sport-études de qualité digne de ce nom» et qu’on développerait de futurs champions.

Je ne comprends pas vraiment. J’ai vérifié. Il n’existe pas de sport d’étude au curling au Québec. Il y en a dans le racquetball, le squash, le ping-pong, l’escrime, l’haltérophilie et le handball. Mais pas au curling. Je ne peux pas croire que ce soit un besoin urgent.

Beaucoup m’accuseront de ne pas m’intéresser au curling pour avoir écrit de telles absurdités. Mais la réalité est que le curling ne marche pas bien au Québec. Il y a 10 700 joueurs réguliers, ce qui représente 7 % dans le pays. Pour les joueurs occasionnels (10 000 au Québec et 100 000 au Québec), c’est environ 5 %. Et cela n’a pas beaucoup changé ces dernières années. Le curling est populaire au Canada, mais pas tellement au Québec pour la pratique. C’est un fait.

Une ville active

Le message de Québec est que nous voulons être une ville active. C’est génial. Mais je doute que 39,5 millions de dollars pour le curling soient ce qui sert le mieux cette idée. Peut-être que cela va soudainement créer un énorme engouement pour le curling. Ce serait fantastique. Mais je n’ai pas peur.

Une raison importante aussi est que la construction de ce centre semble être une condition pour la tenue des Jeux du Canada.

C’est vraiment génial que Québec organise ça pour la première fois depuis 1967. Ce sont toujours des petites villes qui le font.

Deux ans et demi avant l’événement, la facture atteint jusqu’à présent 60 millions de dollars pour le Québec. Le dernier endroit à accueillir les Jeux d’hiver du Canada était l’Île-du-Prince-Édouard et cela a coûté 63 millions de dollars. La ville précédente était Red Deer, en Alberta. Cela a coûté 68 millions de dollars.

Le maire estimait les retombées économiques à 200 millions de dollars en avril dernier. Cette semaine, il a souligné lors d’une conférence de presse qu’il s’agissait plutôt de 115 millions de dollars. Les calculs d’estimations d’impact économique sont encore souvent surprenants et spectaculaires.

– Avec les informations de Stéphanie Martin, Curling Québec et Curling Canada.

 
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