Le coût du REM a grimpé à 9,4 milliards de dollars, constate le Vérificateur général

Le coût du REM a grimpé à 9,4 milliards de dollars, constate le Vérificateur général
Le coût du REM a grimpé à 9,4 milliards de dollars, constate le Vérificateur général

La construction du Réseau express métropolitain (REM) à Montréal coûtera plus cher que prévu.

Le coût estimé du projet est passé de 7 milliards de dollars en 2018 à 9,4 milliards de dollars en 2024, a conclu la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc.

Elle a présenté mercredi une actualisation de son rapport 2018 sur l’analyse comptable du montage financier de la REM.

Rappelez-vous que le REM est un réseau privé de trains électriques dont la construction a été confiée en 2017 à une filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ-Infra).

Il s’agit du plus grand projet de transport collectif réalisé au Québec au cours des 50 dernières années, depuis la création du métro de Montréal.

L’augmentation des coûts est attribuable à l’inflation, aux retards causés par la pandémie, à l’état de la voûte souterraine de l’avenue McGill College et à la découverte d’explosifs dans le tunnel du Mont-Royal.

La mise en service complète du REM est désormais prévu pour 2027 plutôt que 2024.

En conférence de presse à l’Assemblée nationale, Mme Leclerc n’a pas souhaité se prononcer sur l’efficacité du Caisse-Infra pour réaliser des projets rapidement et dans les limites du budget.

En revanche, elle a souligné que le Fonds a toujours préféré donner les coûts filets de REM (6,3 milliards de dollars en 2018, 8,3 milliards de dollars en 2024), tout en présentant les coûts totaux, qui incluent la construction et le terrain.

Nous souhaitons toujours qu’il y ait autant de transparence que possible.dit-elle.

Ce que nous avons recommandé, c’est que Caisse effectue une nouvelle présentation des coûts […] de REM lors de sa mise en service complètea-t-elle ajouté.

Le CAG génère peu d’économies

Par ailleurs, le Vérificateur général conclut que le Centre d’acquisition du gouvernement (CAG), créé en 2020 pour regrouper les achats, ne génère pas les économies escomptées.

La vérificatrice générale Guylaine Leclerc, lors de la présentation de son rapport à Québec

Photo : La Presse Canadienne / Jacques Boissinot

Le CAG ne parvient pas à réaliser une partie significative des regroupements d’achats prévus dans sa planificationpeut-on lire dans le rapport. De nombreux retards et annulations l’amènent à attribuer des contrats de gré à gré pour éviter les interruptions de service.

L’organisme estime les économies réalisées grâce aux groupements d’achats en 2022-2023 à 407,9 millions de dollars, mais le vérificateur remet en question ce chiffre, ainsi que le mode de calcul de l’économie. CAGqui est parfois discutable.

Le gouvernement devait également réaliser des économies en réduisant son espace administratif. Or, six ans après l’annonce de ce projet, seulement 7,2 % des 900 000 mètres carrés à transformer l’ont été, constate Guylaine Leclerc.

Le gouvernement tarde à bénéficier des économies substantielles prévues par la réduction de ses surfaces de bureauxa-t-elle déclaré, concluant que l’objectif de 35% en 2028 sera difficile à atteindre.

Ces conclusions du vérificateur surviennent à la veille de la mise à jour économique du gouvernement Legault, qui pourrait annoncer un resserrement des dépenses compte tenu du déficit record de 11 milliards de dollars.

Des étudiants autochtones blessés

Enfin, Mme Leclerc déplore dans son rapport le manque de soutien offert aux étudiants autochtones.

Elle note que 20 ans après avoir constaté des problèmes, le ministère de l’Éducation met encore en œuvre peu d’actions pour favoriser le succès de ces étudiants.

Selon elle, les élèves autochtones ne reçoivent pas de soutien adapté à leurs besoins lors de leur transition entre une école de leur communauté et une école du réseau scolaire québécois.

Ils ne reçoivent pas non plus suffisamment d’aide en français.

Les deux tiers des 6 213 étudiants autochtones qui ont fréquenté le réseau public québécois entre 2017 et 2023 avaient une langue autochtone comme langue maternelle.

Cela pose un enjeu puisque pour obtenir son diplôme d’études secondaires, l’élève doit, entre autres, réussir le cours de français langue d’enseignement ou de langue seconde de 5e secondaire.

L’auditeur recommande, entre autres, qu’un membre du personnel scolaire sensibilisé aux réalités autochtones soit disponible dans chaque école fréquentée par des élèves autochtones, afin de mieux les accompagner.

 
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