Il fait partie des douze « Moonwalkers », surnom donné aux Etats-Unis à ces astronautes américains qui ont posé le pied sur la Lune entre 1969 et 1972 dans le cadre du programme Apollo.
Lorsque David Scott, 92 ans, est entré ce lundi dans le laboratoire monégasque de Venturi, le regard des personnalités et des invités présents respirait l’admiration et le respect, presque la vénération.
« Avec Charles Duke, Buzz Aldrin, Harrison Schmitt, il est l’un des témoins encore vivants de cette période, que l’on peut toucher, à qui on peut parler. On dit souvent qu’ils ont fait ça avec un esprit cowboy, dit Jean-François Clervoy, trois vols spatiaux habités sous l’horloge dans les années 1990. Ils ont admis qu’ils avaient 50/50 de chances de ne pas revenir. Ils ont eu beaucoup de problèmes sérieux.
Aux côtés de Neil Armstrong lors de la mission Gemini 8, puis pilote du module de commande sur Apollo 9, David Scott est nommé commandant de la mission Apollo 15. Surtout, il devient, fin juillet 1971, le premier astronaute à conduire un rover sur la Lune. L’ancêtre du « FLEX », en définitive. (lire ci-dessus)
« Des surprises sur la surface lunaire »
Avec cet engin, l’équipage d’astronautes a exploré plus de territoire lunaire que n’importe lequel de ses prédécesseurs : près de 30 kilomètres.
« Le site Apollo 15 était le meilleur site scientifique car il abritait la faille Hadley et le mont Hadley.témoigne celui qui y a passé trois jours, équipé d’une batterie d’instruments scientifiques. Nous ne savions pas si nous pourrions conduire le rover, notamment à cause de la présence de nombreux rochers. Nous avons fait une sortie de route mais ce n’était pas grave car en réalité il n’y a pas de route là-haut. Les surprises sont nombreuses à la surface de la Lune. Elle est très irrégulière, bosselée partout avec des petits et grands cratères. Rien n’est de niveau. C’est un véritable défi à conduire. Venturi saura quand ils y arriveront.
David Scott a semblé impressionné par le rover développé par Venturi Astrolab et ses partenaires européens Venturi Space (Monaco, France et Suisse).
« Venturi Space relève un défi très sérieux. C’est très différent de celui que j’ai conduit. Il est beaucoup plus imposant, fonctionnel et sa durée de vie sera plus longue. Il me semble que les équipes font du bon travail. je leur souhaite bonne chancesalue-t-il, avant de glisser. J’aurais aimé le piloter mais je suis désolé, c’est trop tard.
Celui qui résume ainsi son expérience lunaire « souvenirs de vacances » glisse un dernier conseil taquin aux futurs « Moonwalkers » qui piloteront une telle machine : « Conduisez prudemment, soyez prudent, portez votre masque. Ce sont de bonnes règles, n’est-ce pas ? »