Depuis l’automne 2023, les États-Unis ont livré des dizaines de missiles MGM-140 ATACMS à l’Ukraine. S’ils étaient destinés à frapper uniquement des cibles russes sur le territoire ukrainien, Kiev vient de recevoir l’autorisation de les tirer au-delà de la frontière. Voici tout ce que vous devez savoir sur cette arme.
Vers une escalade du conflit ? Dimanche 17 novembre, les États-Unis ont autorisé les forces armées ukrainiennes à tirer des missiles MGM 140 ATACMS (pour Army TActical Missile System) en profondeur sur le territoire russe. Un revirement de taille, puisque l’état-major américain avait jusqu’ici cantonné leur usage contre des cibles situées en Ukraine.
De fabrication américaine et construits par la célèbre firme Lockheed-Martin, ces missiles ont été conçus dans les années 1980. Longs de 4 mètres et d’un diamètre d’environ 61 centimètres, ces projectiles volent à plus de 3 500 km/h et peuvent toucher, pour les versions les plus modernes, des cibles à 300 kilomètres de leur point de départ avec une précision de 25 mètres.
Des missiles dévastateurs
Chaque MGM 140 ATACMS peut emporter des centaines de sous-munitions qui génèrent des fragments destructeurs dans un rayon de 15 mètres autour du point d’impact ou une charge explosive de près de 200 kg. Enfin, ces missiles pourront être lancés par un camion lance-roquettes HIMARS, livré en Ukraine pour deux ans.
Une arme fiable et précise qui a déjà fait ses preuves au combat : lors de l’invasion de l’Irak en 2003, les États-Unis en ont tiré plus de 450. Ces missiles n’ont plus été produits depuis 2007 et sont en train d’être remplacés par le « Precision Strike ». Missile » depuis décembre 2023.
Les capacités ukrainiennes ont été multipliées par dix
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a mis ces armes au premier plan. À l’automne 2023, les États-Unis fournissent à Kiev des dizaines de missiles MGM 140 ATACMS et le 24 juin 2024, les Ukrainiens frappent pour la première fois la Crimée, suscitant l’ire de Moscou.
Dimanche 17 novembre, l’état-major américain a décidé d’accélérer les livraisons de ces missiles à l’Ukraine en puisant dans ces stocks et en autorisant Kiev à les tirer sur le territoire russe. Si le président de la commission de la défense de la chambre basse du parlement russe, Andreï Kartapolov, a minimisé cette annonce, le président ukrainien s’est réjoui de voir les capacités à longue portée de son armée décuplées.
Reste à savoir si cela suffira à aider les Ukrainiens à inverser le cours du conflit. Plus de 10 000 soldats nord-coréens sont actuellement déployés sur le front et le retour de Donald Trump, qui n’a cessé de critiquer les livraisons d’armes effectuées par l’administration Biden à l’Ukraine, à la tête des Etats-Unis, n’incite pas à l’optimisme à Kiev.