Ce dimanche, les citoyens sénégalais sont appelés aux urnes pour élire les 165 députés de l’Assemblée nationale, dans un contexte marqué par des tensions politiques et une inquiétante crise budgétaire qui menace l’économie et l’emploi. Ces élections, convoquées six mois après la dissolution du Parlement dominé par l’opposition, constituent un enjeu crucial pour le président Bassirou Diomaye Faye, au pouvoir depuis avril, qui aspire à obtenir une majorité parlementaire pour soutenir son ambitieux programme de réformes.
La campagne électorale, âprement disputée, oppose le parti au pouvoir Pastef (Patriots du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, à deux grandes coalitions d’opposition. Le premier, Samm Sa Kaddu, est dirigé par le maire de Dakar, Barthélémy Dias, tandis que le second, Jamm Ak Njarin, est dirigé par Amadou Ba, ancien premier ministre et figure de proue de l’opposition lors des précédentes élections présidentielles.
A ces forces s’ajoute une alliance inédite entre deux anciens présidents : Macky Sall, leader de l’Alliance pour la République (APR), et Abdoulaye Wade, figure historique du Parti démocratique sénégalais (PDS), réunis sous la bannière de la coalition Takku. Wallu Sénégal.
Le vote se déroule dans un climat tendu, exacerbé par les violences qui ont émaillé la présidentielle de mars dernier. La société sénégalaise reste divisée et les observateurs craignent de nouveaux affrontements en marge de ce jour d’élection.
Près de 7,4 millions d’électeurs inscrits sont attendus dans les bureaux de vote, ouverts jusqu’à 18 heures (heure locale), pour départager les 41 listes enregistrées. L’Assemblée nationale issue de ce vote restera en fonction pendant cinq ans et jouera un rôle clé dans l’orientation politique et économique du pays.
Ces élections, bien plus qu’une simple échéance législative, sont considérées comme un baromètre de la stabilité démocratique du Sénégal, souvent cité en modèle en Afrique de l’Ouest. L’issue, au-delà des rivalités partisanes, déterminera la capacité du président Faye à surmonter les défis économiques et sociaux qui pèsent lourdement sur la nation.