Une mère de 32 ans atteinte d’un cancer incurable veut aider les autres à lutter contre la maladie

Après avoir lutté contre deux cancers, dont le dernier a été diagnostiqué le jour de son mariage, une mère de Chicoutimi souhaite consacrer les mois qui lui restent à aider d’autres personnes atteintes de cette maladie.

Agée de 32 ans, Claudia Gagnon, mère de deux petites filles de trois et quatre ans et belle-mère d’un garçon de 13 ans, lutte contre un cancer du cerveau.

Mais celui-ci est impitoyable, incurable.

C’est le jour de son mariage, le 10 août, que tout a basculé.

Alors qu’elle s’apprêtait à enfiler sa robe blanche, elle a commencé à souffrir de graves maux de tête.

« Ça ne se passait vraiment pas bien, mais j’ai réussi à me rendre à l’autel pour me marier », se souvient la jeune femme, le sourire dans la voix.

Mais quelques minutes après avoir passé la bague à son doigt, elle a dû être transportée en ambulance à l’hôpital, manquant ainsi sa nuit de noces.

C’est alors qu’une masse de 2,5 cm a été détectée dans son cerveau.

“C’était un désastre pour tout le monde […] d’autant plus que nous avions décidé de nous marier pour célébrer la vie, pour avoir une rémission et aller de l’avant », raconte l’infirmière professionnelle.

Opérée avec succès au cerveau le 19 août, Claudia n’en a malheureusement pas fini avec le cancer, qui a eu le temps de se loger dans son liquide céphalo-rachidien.

Il doit donc subir un « drainage » quotidien important.

“Elle souffre beaucoup.”

«Ça lui met beaucoup de pression sur le cerveau et la fait beaucoup souffrir», raconte son mari, Mathieu Lavoie, à son chevet à l’hôpital de Chicoutimi, où elle se trouve depuis le début septembre.

En plus de provoquer des nausées, le cancer la prive aussi parfois de la parole et de la vision.

“Tout ce qu’elle veut, c’est retrouver la vue, pouvoir voir ses filles”, a déclaré le père de famille de 35 ans, avant de fondre en larmes.

Bien que son état de santé soit « très fragile », la jeune combattante a décidé d’entamer, mercredi, une autre ronde de traitements de chimiothérapie, cette fois « palliative », pour « tenter de gagner ses mois », raconte M. Lavoie.

La deuxième fois

Il faut dire qu’elle a déjà connu le cancer, pour l’avoir combattu, non sans mal, trois ans plus tôt.

En novembre 2021, alors qu’elle était enceinte de 36 semaines, on lui a diagnostiqué un cancer de stade 4 au sein gauche, en plus de métastases osseuses.

La jeune femme a dû accoucher rapidement quelques jours plus tard, pour pouvoir entamer six mois de chimiothérapie « intense ».

« On m’a dit que j’avais moins de 18 % de chances de survie. Mais je m’en fichais, je n’avais pas besoin de 18 chances, j’en avais juste besoin d’une […] Je n’avais pas le choix, je ne pouvais pas quitter ma famille », raconte-t-elle avec émotion.

“Les moments les plus heureux de ma vie”

«Je trouve que cela n’a aucun sens ce qui m’arrive, dans les événements les plus heureux de ma vie. Je veux qu’il en ressorte quelque chose de plus grand que moi », dit-elle.

Elle souhaite lancer une vidéo en ligne permettant aux femmes de faire leur propre auto-examen des seins. «Je trouve qu’on n’est pas assez informé, on n’en parle pas assez», dit-elle.

La vidéo, filmée par des infirmières cliniciennes de l’Hôpital de Chicoutimi, devrait être lancée dans les prochaines semaines.

Des décorations pour sapins de Noël, appelées « boules de support », créées par Claudia, seront également bientôt en vente dans les commerces de Chicoutimi. Les fonds seront remis à l’organisme Cancer Saguenay.