comment le roi transgressif des réseaux sociaux Alvise Pérez est entré au Parlement européen

Publié le 15 juin 2024 à 17h36 / Modifié le 15 juin 2024 à 17h38

Selon lui, il faut « détruire le système pour le reconstruire entièrement ». Organiser des « expulsions massives » de migrants clandestins, « dont la plupart sont des violeurs », quant aux « narcoterroristes, je ne veux pas qu’ils soient poursuivis, je veux qu’ils soient abattus ». L’Espagne est un « État criminel », dominé par des « hommes politiques corrompus », à commencer par son chef du gouvernement Pedro Sanchez. Son plus grand projet est de construire une gigantesque prison pour 40 000 personnes près de Madrid, dans laquelle il souhaiterait loger le leader socialiste, « tous les politiciens corrompus », « les étrangers ayant un casier judiciaire » ainsi que « les criminels de toutes sortes ».

Alvise Pérez, le Sévillan de 34 ans qui exprime ces vœux aussi extrêmes que délirants, était jusqu’ici hors des radars, inconnu des plateaux de télévision, des médias traditionnels et de l’agora politique. Mais désormais, en Espagne, tout le monde parle de cet homme qui a terminé sa campagne en prononçant par haut-parleurs des paroles haineuses et vengeresses « contre l’élite pourrie qui nous gouverne », en plein centre de Madrid. Et pour cause : ce néophyte populiste a obtenu 800 763 voix et trois sièges au Parlement de Strasbourg à l’issue des élections européennes de dimanche.