Tendance et moderne
On commence par le vainqueur flamand. Bart De Wever (N-VA) a célébré sa victoire aux élections en levant les bras pour montrer à la foule ses doigts formant un V. Un geste qui a permis d’admirer une nouvelle fois sa perte de poids et aussi… ses magnifiques bretelles. Cet accessoire, loin d’être démodé, est complètement à la mode. « Les bretelles étaient très à la mode dans les années 80 et elles font leur grand retour. Il y a un côté sophistiqué dans les mariages. Ils peuvent être de couleurs différentes ou avec des motifs. Ce n’est pas ringard du tout mais tendance », analyse le relooking. “C’est un accessoire qui sera destiné aux mariés pour 2024.” La cravate donne un côté un peu plus estival et fleuri par rapport au costume très sobre. “La coupe de cheveux est bien. Mais il devrait utiliser un peu plus d’anti-cernes ou colorer directement le cerne qui est un peu trop blanc et lui donne un aspect un peu vieillissant. »conseille David Jeanmotte.
Le style vestimentaire de Georges-Louis Bouchez (MR) n’a pas beaucoup changé mais il est marqué physiquement. Ses traits sont moins fins qu’en 2019 et au niveau capillaire, cela a pas mal évolué. “Des cheveux plus longs et un visage terne reflètent un manque de confiance en soi. Le costume bleu n’est pas accordé. Cela donne un caractère qui ne représente pas une fonction », décortique le spécialiste. “Il faut vraiment lâcher prise. Cela donne l’impression d’un homme abattu ou portant le poids du monde sur ses épaules.
Depuis, il arbore une coupe plus courte et respire la confiance avec sa posture de coq gonflant sa poitrine. “Nous avons un costume présidentiel bleu encre qui confirme une fonction. Cette couleur a quelque chose de solennel, d’institutionnel, surtout quand tout est monochrome. Le costume et la coupe du pantalon sont bien ajustés avec un pantalon qui se resserre au niveau du bas. Nous avons quelque chose de très moderne.»
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Le maquillage est important, même pour les hommes. “C’est très important d’avoir une image rassurante et de renvoyer une position avec force.
Du côté des Engagés, Maxime Prévot semble être un adepte des cravates à motifs. “Cela sert à apporter de la douceur », dit d’emblée David Jeanmotte. Mais le défi est d’obtenir un beau résultat. “Le vert turquoise est difficile à associer avec certaines couleurs. Le costume bleu marine est trop terne ici. Il devrait y avoir une petite touche de rouge à l’intérieur pour rendre le bleu un peu plus royal. Cette cravate se marie aussi bien avec des costumes ocres, rouges ou on opte pour du ton sur ton », développe le relooking. Il lui recommande également de tailler soigneusement sa barbe et de porter du gris qui se marie bien avec sa couleur de cheveux.
Pour Raoul Hedebouw (PTB), David Jeanmotte a plusieurs commentaires. « Les lunettes sont un peu trop petites par rapport au visage. la paire de lunettes s’impose avec un meilleur contour et des branches un peu plus épaisses car le visage est beaucoup plus rond à la base. Il faut structurer le visage davantage vers le haut pour ne pas avoir un visage fatigué », souligne-t-il. Le port d’une ceinture est plus approprié sur un jean que pour une visite solennelle chez le Roi, ajoute David Jeanmotte.
« Quand on a un double menton, il faut toujours laisser sa chemise ouverte ou porter un t-shirt pour ne pas accentuer le double menton. Le t-shirt paraît aussi plus jeune, un peu à la manière des présentateurs télé en France pour être plus proche de la population. Cela donne un côté plus jeune. Enfin, s’il souhaite avoir une partie moins épaisse du double menton, Raoul Hedebouw peut toujours se laisser pousser la barbe.
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Le comportement
Le look oui mais il n’y a pas que ça qui compte. “S’il suffisait d’être un beau mec en costard pour être élu, ça se saurait !, affirme David Bertrand, professeur de psychologie. “Le cerveau est extrêmement sensible aux émotions et aux attitudes. Il y a une tendance à exagérer le non verbal. On fait aussi attention au discours mais il doit y avoir une cohérence entre ce que la personne montre et ce qu’elle dit. C’est la congruence. Ainsi, peu importe ce que nous pensons des idées, une personne authentique, parce qu’elle est convaincue, s’en sort mieux.
Comme nous l’avons vu pendant la campagne, les candidats ont participé à de nombreuses émissions. « Il y a une tendance à mettre les gens plus que les programmes. En France, on le voit avec Jordan Bardella. Les partis choisissent des personnalités pour les mettre en avant au risque que la personne prenne le pas sur les idées. La communication a pris un autre tournant avec les réseaux sociaux. Nous avons tendance à imiter les influenceurs. On voit cette tendance à vouloir toujours paraître jeune. Les partis populistes y sont forts et les autres suivent pour ne pas se laisser distancer.»