comment Bart De Wever a sauvé (l’honneur de) la Flandre

comment Bart De Wever a sauvé (l’honneur de) la Flandre
comment Bart De Wever a sauvé (l’honneur de) la Flandre

Parfois, des mots simples suffisent. Sauf que, quand c’est Bart De Wever qui parle et que c’est le jour des élections, c’est forcément en latin : « Ad astra per aspera », prononce-t-il en montant sur le podium, dimanche peu après 20 heures. Heureusement, il traduit d’emblée : «Vers les étoiles, par le chemin le plus difficile« . Puis il lâche prise, on sent qu’il évoque d’un seul coup des mois de mauvais sondages et des pronostics de défaite : «Nous avons gagné !« . Ce soir-là, il y avait plus d’un point d’exclamation à la fin de sa phrase.

Il y a trop de gens mécontents.

Personne n’y croyait. Pas même lui. Il m’a dit avant les élections : «Le Vlaams Belang arrivera en premier. Il y a trop de mécontents en Flandre et le VB reçoit ces voix en priorité. Et puis, la montée de l’extrême droite est un phénomène mondial.« C’est aussi le style de De Wever : prévoir le pire pour ne pas sombrer si cela arrive et se réjouir si nous l’évitons. Eh bien, réjouissez-vous, pas trop. Il l’a confirmé à Chantal Monet juste après le vote : «Je ne suis jamais très souriant. J’ai beaucoup de plaisir dans la vie. Mais je porte rarement un grand sourire« .

Alors, qu’est-ce qui a sauvé la première place de la N-VA ? D’abord le talent de Bart De Wever. En termes d’éloquence et de capacité d’argumentation, il est le meilleur de Belgique depuis 20 ans. Il est également resté pendant plus de 10 ans l’homme politique flamand le plus populaire, un record de longévité sans précédent. Dimanche, son taux de pénétration était le plus élevé du pays. Cet homme n’a pas qu’un petit quelque chose en plus.

Commentaires controversés

Le président de la N-VA a également pu compter sur les erreurs du Vlaams Belang dans la dernière ligne droite avant le vote. Cela a fait dire à un commentateur flamand : «Pour l’extrême droite, les élections ont eu lieu 15 jours trop tard« . Il y a d’abord les propos de Tom Van Grieken estimant que les personnes transgenres ne devraient pas exister : «Tant que les hommes n’accouchent pas, pour moi il n’y a que des hommes et des femmes, ça ne sert à rien« . Des propos tenus à deux reprises, à chaque fois en présence de la vice-Première ministre Petra De Sutter (Groen), elle-même gynécologue transgenre et de renommée mondiale. Lorsqu’elle répond que la science confirme depuis un demi-siècle qu’un être humain peut avoir le besoin irrépressible de changer de sexe, une bonne partie des Flandres ne peut qu’être convaincue. Il y avait aussi les remarques à côté de la plaque du vice-président de Belang, Chris Janssens : «La télévision publique devrait se concentrer sur ses missions d’information et cesser de programmer des feuilletons à succès comme Thuis« . Thuis existe depuis 30 ans, c’est une institution. La série attire chaque soir un million de téléspectateurs de la VRT, peu après 20 heures. Ils se sentent dépossédés de leur programme préféré.

Bref, en money time, Belang a révélé sa nature. Et la stature rassurante de Bart De Wever a récupéré les voix extrêmes. Le combat de la vie du BDW est d’effacer la tache de l’extrême droite du nord du pays. L’Anversois a donc (provisoirement) sauvé l’honneur de sa région. Il n’en reste pas moins que les nationalistes flamands N-VA + Belang disposent de près de 48% des voix en Flandre. Ensemble, ils ne sont plus qu’à un siège de la majorité au Parlement flamand. Jamais vu. Le Royaume de Belgique n’est donc peut-être qu’en rémission. “Ad astra per aspera«Pour ceux qui veulent sauver la Belgique, le chemin de la rédemption reste aussi plus qu’ardu.

 
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