dans le camp présidentiel, la crainte d’une élection perdue

dans le camp présidentiel, la crainte d’une élection perdue
dans le camp présidentiel, la crainte d’une élection perdue
L’hémicycle vide de l’Assemblée nationale au lendemain de la dissolution, Paris, 10 juin 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »

Omniprésent dans cette campagne des législatives, malgré ses propos, Emmanuel Macron oublie néanmoins que ses troupes sont en première ligne. ” La majorité (…) n’est pas simplement uni. Elle est en situation de conquête. Elle veut conquérir de nouvelles circonscriptions”a lancé le chef de l’Etat devant un parterre de journalistes et de ministres lors de sa conférence de presse, mercredi 12 juin. L’optimisme présidentiel se vérifie-t-il ailleurs ?

Depuis dimanche, les députés macronistes oscillent entre étonnement, amertume et « Esprit de résistance » au vu de l’affrontement électoral qui se dessine sous leurs yeux. Les voilà jetés dans les affres de la dissolution déclenchée par le chef de l’Etat, face à deux blocs plus ou moins consolidés – le Rassemblement national (RN), auquel appartient Eric Ciotti, le président des Républicains, et quelques élus de droite. , et le Nouveau Front Populaire à gauche.

Pour le maître de conférences en droit public à l’université Panthéon-Assas Benjamin Morel, « deux récits se construisent dans cette campagne ». » D’un côté, celle de Jordan Bardella et d’un RN qui n’a jamais exercé le pouvoir, et qui est animé par l’envie d’une partie de la population de voir ce que cela peut apporter. Et de l’autre, l’histoire qu’Emmanuel Macron espérait peut-être incarner et que la gauche lui a déjà volée, celle de la mobilisation contre l’extrême droite. Et entre ces deux histoires, les centres sont aujourd’hui en difficulté. Le discours sur les extrêmes équivalents et dangereux, adressé au patrimoine français, apparaît comme un récit faible par rapport aux deux autres.analyse l’universitaire.

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Dans sa circonscription des Yvelines, l’ancienne vice-présidente du groupe Renaissance, Nadia Hai, n’a pas dit autre chose en faisant campagne pour sa réélection : « Le problème, c’est nous ou les extrêmes, nous ou le désordre en France. » Dans l’Hérault, où le RN est arrivé premier aux élections européennes, avec 23 points de retard sur la liste Renaissance, le discours est moins bravade. « Aujourd’hui, nous sommes coincés dans ce combat, au bord des tatamis, avec peu de forces pour nous relever. Mais si nous ne gagnons pas, nous n’existerons plus.», estime Patrick Vignal, élu sortant du 9e circonscription électorale.

Des dispenses et une séance de thérapie de groupe

Certains refusent ainsi de “payer les dégâts”. L’ancien député des Hautes-Alpes Joël Giraud a fait état d’un profond désaccord avec le choix de la dissolution et a annoncé qu’il quittait la vie politique. Pour des raisons plus personnelles, l’ancien ministre du Travail Olivier Dussopt, redevenu député Renaissance de l’Ardèche en janvier, a décidé de ne pas se représenter. Tout comme l’ancien président de la commission des Affaires étrangères, Jean-Louis Bourlanges, élu MoDem des Hauts-de-Seine. En tout, une quinzaine de députés issus du camp présidentiel ont choisi de ne pas briguer un nouveau mandat.

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