Confrontés à de nombreuses difficultés, les agriculteurs ont lancé des appels à manifester dès la mi-novembre, quelques mois seulement après une large mobilisation du secteur agricole. Jérôme Bayle, leader du mouvement agricole en Haute-Garonne, pointe notamment du doigt le traité de libre-échange entre l’UE et le Mercosur comme Source de tensions mais déplore des actions « plus politiques que constructives »
Le mouvement agricole va-t-il reprendre ? La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont annoncé fin octobre « une reprise des actions à partir du 15 novembre », appelant tous les agriculteurs à manifester.
Mais malheureusement, pour Jérôme Bayle, éleveur, leader du mouvement agricole en Haute-Garonne, invité de Charles Matin sur RMC et RMC Story, ce lundi, l’agenda n’est pas idéal pour la mobilisation : « Je ne sais pas si tout le monde le fera. répondez à l’appel, car on sait très bien que dans deux mois il y a des élections à la Chambre d’Agriculture et c’est un peu une bagarre entre les syndicats. Donc je pense que ça va. être compliqué de mobiliser tout le monde pour s’unir.
Concernant la mobilisation qui se prépare, « si elle prend des proportions nationales, tout le monde y répondra », assure-t-il. Même si Jérôme Bayle jugeait que ces actions étaient « plus des actions politiques que des actions constructives ».
Lorsqu’il parle du « monde », l’éleveur fait référence à ses sympathisants et aux membres de son association, « les ultras de l’A64 », qu’il a créée en mars dernier. Une structure qui se veut apolitique et non syndicale. L’éleveur avoue « discuter tous les jours avec les politiques » pour permettre aux agriculteurs de trouver des réponses.
Le traité du Mercosur à un tournant
Jérôme Bayle rencontrera « la nouvelle ministre » de l’Agriculture, Annie Genevard, et des « députés à Paris ». « Ce qui calmera la colère des agriculteurs, ce sera l’aide. Mais ce n’est que temporaire. Dès qu’on reçoit l’argent, on recommence à payer nos fournisseurs et le lendemain, on est dans la même situation”, analyse-t-il.
“Je pense qu’il faut pérenniser l’agriculture, trouver des solutions à long terme, je pense que nous avons une agriculture française très forte, très propre, mais nous ne l’utilisons pas assez”, ajoute-t-il. .
Les discussions avec le gouvernement pourraient prendre une autre tournure si le traité du Mercosur était signé par l’UE. «C’est une goutte d’eau dans l’océan qui pourrait provoquer une colère sans précédent», prévient Jérôme Bayle.
“C’est dommage”, insiste-t-il.
Ce traité commercial établirait une zone de libre-échange entre les pays de l’UE et plusieurs pays d’Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie). Cela permettrait notamment à ces derniers d’importer massivement de la viande bovine en Europe, sans payer de droits de douane. Concurrence déloyale selon les agriculteurs. « Signer le traité du Mercosur, c’est accepter de faire manger aux Français ce qu’il nous est interdit de produire depuis plus de 30 ans en France », résume Jérôme Bayle, qui considère ce traité comme une ligne rouge.