« Le début d’une violente effusion de sang industrielle », la hausse du chômage est ” inévitable “. Le constat fait par Sophie Binet, ce 10 novembre dans un entretien avec À la Tribune dimanche, C’est clair : les plans sociaux et les fermetures de sites industriels vont se multiplier, après les annonces cette semaine de Michelin et Auchan. Le secrétaire général de la CGT “on estime que plus de 150 000 emplois vont disparaître, probablement davantage”. Et cela aura un « effet domino tout au long de la chaîne de sous-traitance ».
Lire aussi : NARRATIF. “Assassin Michelin”, “vies brisées” : une semaine de colère à Cholet et Vannes
Sophie Binet veut un « moratoire » sur les licenciements
« Lorsque j’ai rencontré Michel Barnier, arrivé à Matignon, je lui ai présenté une liste de plus de 180 plans sociaux, que nous avons identifiés. Aujourd’hui, cette liste approche les 200. Et il y en aura d’autres », prévient le dirigeant syndical. Selon Sophie Binet, le “saignement” va frapper “tous les secteurs”, et est « à chaque fois à cause de la même stratégie de ces entreprises ». À savoir « toujours augmenter les marges », d’une part, et « distribuer toujours plus de bénéfices aux actionnaires », d’autre part.
La CGT réclame un « une vraie politique industrielle » au gouvernement. Et plaide pour que les aides aux entreprises soient conditionnées au maintien de l’emploi. Un moratoire sur les licenciements pour « préserver les outils industriels » est également revendiqué.
« Des milliers d’emplois » menacés, prévient le ministre
En attendant, le gouvernement semble prédire de futures pertes d’emplois. « Il y aura probablement des annonces de fermetures de sites dans les semaines et mois à venir. » a prévenu le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, au micro de France Inter SAMEDI. Le bilan social « se compteront en milliers d’emplois ».
Michelin, le géant français du pneumatique, a annoncé le 5 novembre la fermeture avant 2026 des sites de Cholet (Maine-et-Loire) et de Vannes (Morbihan), qui comptent au total 1.254 salariés.
La CGT réclame pour ce groupe un “moratoire” spécifique. Le groupe « ferme des sites pour financer le coût du capital », après « relevés de paiement de dividendes », dénonce Sophie Binet dans son entretien avec A la Tribune dimanche.