“Arrêtez de dire que je suis le gars parfait!” »

Il fait fondre les cœurs à feu doux, assaisonnés d’une touche de sel. Prenez celui d’Emily : cinq saisons, il le transforme en guimauve. Depuis 2020, Lucas Bravo incarne Gabriel, le patron sexy d'”Emily in Paris”. Un rôle très détaillé… qui commence encore à se réchauffer. Mais le garçon n’est pas du genre à cracher dans la soupe, surtout quand cela porte chance : « J’ai trop de gratitude pour ce que ce rôle m’a apporté pour en avoir marre qu’on m’y ramène sans cesse. Je veux juste qu’on soit conscient que Gabriel est un personnage, que c’est un projet parmi tant d’autres. »

Y compris : dans « Libre », le film de Mélanie Laurent, il incarne Bruno Sulak, un braqueur des années 1980 dont la non-violence et la douceur lui valent le surnom d’« ami du public n°1 ». 1″.

Ses parents, le footballeur Daniel Bravo et la chanteuse Eva Bravo

Discret mais pas sauvage pour un sou, Lucas Bravo est un drôle de numéro. Lorsque Paris Match lui propose de poser avec ses parents, le footballeur Daniel Bravo et la chanteuse Eva Bravo, il accepte immédiatement. Et pour cause : il a une gratitude éternelle envers ce couple uni depuis quarante ans qui lui a inculqué, ainsi qu’à sa sœur et ses deux frères, valeurs et rigueur.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, les Bravo sont une famille comme on n’en voit que dans les films hollywoodiens ! L’aîné de la fratrie est avocat, le plus jeune est coach sportif et son frère jumeau est programmeur chez Ubisoft. Quant à Lucas… Son étoile brille plus que jamais. Si ses parents sont aussi fiers de son parcours que de sa droiture, sa mère est tout de même inquiète : « En , ça va, mais à l’étranger, c’est la folie ! Déjà, je n’aimais pas vraiment quand Daniel était monopolisé par ses fans. Maintenant, c’est mon fils qui est agressé aux Etats-Unis, à Hong Kong, en Inde… C’est compliqué ! » « Cette notoriété peut lui rendre la vie difficile », ajoute son père. Je connais mon fils, il est profondément gentil et a besoin de vivre tranquillement, en toute liberté, sans crainte d’être espionné ou constamment abordé. »

J’ai découvert que j’ai un karma immédiat : dès que j’essaie d’être intelligent, je le paie dans les cinq minutes.

Lucas Bravo

Avec un tel pedigree, la vie de l’acteur semble trop parfaite pour être racontée. Car le bonheur de l’homme idéal, c’est bien beau, mais l’absence d’aspérités peut aussi vous faire sombrer dans un ennui abyssal ! « Oh là ! tempère l’intéressé. Arrêtez de dire que je suis l’homme idéal ! En réalité, je suis pleine d’anxiété et je me pose un peu trop de questions. J’aimerais traverser la vie avec plus de légèreté. » Tout n’est donc pas si rose, mais il n’y a rien de bien sombre non plus. « Je suis convaincu que c’est l’anxiété qui nous pousse à être ce que nous sommes. Ce que je veux dire par là, c’est qu’à partir du moment où l’on arrête de se remettre en question et s’installe dans un certain confort, on devient un peu bête. »

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A défaut de marquer dans la lucarne, il a choisi de crever l’écran. À Paris, le 12 octobre.

© Arno Lam

À l’écouter, on comprend vite que Lucas Bravo, doté d’une bonne tête à l’intérieur comme à l’extérieur, nourrit le syndrome de l’imposteur, tiraillé entre un ego flatté par une notoriété soudaine et le doute sur sa légitimité. Ce cantonnement permanent est à son honneur, démontrant une humilité acquise de longue date, par l’humiliation.

« Un matin, j’ai raté un virage avec mon skateboard en arrivant devant l’école. Je me suis retrouvé sur les fesses et la planche a fracassé les jambes de la fille dont j’étais secrètement amoureux. Tout le monde m’a vu étalé comme une crêpe et ce qui aurait pu être un prétexte à une rencontre est devenu un motif de pré-rupture. C’est alors que j’ai découvert que j’avais un karma immédiat : dès que j’essaie d’être intelligent, je le paie en cinq minutes. »

Ma mère m’a appris à cuisiner. C’est une cuisinière extraordinaire

Lucas Bravo

Se montrer, très peu pour lui donc. Il refuse même d’envisager de devenir acteur – tant de gens sont appelés, si peu sont choisis – parce qu’il ne voit pas pourquoi il se démarquerait du lot. Admiratif de son frère aîné, il opte pour des études de droit. « Naïvement, se souvient-il, j’imaginais dans les plaidoiries la manière la plus proche de jouer la comédie. » Chasser le naturel… Un ami lui propose de passer quelques mois chez son père à Los Angeles. Là, il pourra suivre des cours d’art dramatique. Le propriétaire de la maison est Pitof, réalisateur de « Catwoman » parti en Chine pour un nouveau film. Et quand le chat n’est pas là, les mulots surfent ! C’est simple : Lucas Bravo y restera cinq ans, à s’amuser sur les vagues ou sur Hollywood Boulevard entre deux cours d’humour.

De retour en France, parfaitement bilingue, il enchaîne les castings et décroche son premier salaire dans le feuilleton « Sous le soleil de Saint-Tropez ». Il faut bien manger. Et de fait, en attendant de vivre de son métier, il s’occupe de son quotidien en travaillant au Carreau, bistrot parisien derrière la place de la République. D’abord comme barman, puis comme sous-chef. « Ma mère m’a appris à cuisiner, confie-t-il. C’est une cuisinière extraordinaire. C’est son langage d’amour. » Sa spécialité : le risotto au curry et crevettes. Et l’omelette bien sûr, puisque Gabriel la prépare pour Emily, les fans le savent.

Juste avant que le moteur ne soit appelé, Georges s’approche de moi et me murmure à l’oreille : « J’ai du sang dans mes selles et ça pique quand je fais pipi. Dois-je consulter ?

Lucas Bravo

De toute évidence, ses compétences culinaires ont joué un rôle dans l’obtention du rôle qui allait changer sa vie. Il insiste également pour couper lui-même les légumes à l’écran. Mais il n’y a pas que ça : « Quand on m’a dit que Gabriel était un « garçon d’à côté », j’ai décidé de le rendre très vulnérable et connecté à sa féminité. Et c’est un peu moi. » Dans le genre déconstruit, Lucas Bravo pose ici. Il avoue sans complexe avoir beaucoup appris en découvrant la série « Sex and the City » : « J’avais 16 ans et à cet âge-là, on n’en sait pas plus sur soi que sur le sexe opposé – et encore moins sur comment le satisfaire. « Sex and the City », en parlant de la maladresse ou de la bêtise des hommes, donne de nombreux indices sur les directions à prendre. » Et devinez quoi ? L’auteur de cette série mythique des années 1990, Darren Star, est le même que celui d'”Emily in Paris” ! Il n’y a pas de hasard.

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Chic jusqu’au bout des pieds pour cet ambassadeur de la marque Tod’s.

© Arno Lam

Le triomphe immédiat d'”Emily in Paris” a propulsé l’acteur en tête de liste des directeurs de casting anglo-saxons en quête d’un modèle Frenchie. C’est ainsi qu’il se retrouve dans le britannique « A Dress for Mrs. Harris » (aux côtés d’Isabelle Huppert) et la comédie romantique américaine « Ticket to Paradise » avec Julia Roberts et celle qu’il avoue avoir été « la plus belle rencontre des [sa] carrière », George Clooney.

Quand on le branche sur le sujet, Lucas Bravo est intarissable. Touchant aussi. Comme un enfant encore émerveillé d’avoir passé du temps avec deux des plus grandes stars internationales, il raconte comment il a rencontré George dans l’avion qui les a emmenés sur le tournage en Australie, comment George l’a présenté à sa femme, Amal, et à ses enfants et a passé son temps à le détendre, comme lors de cette première scène où Lucas est on ne peut plus stressé car il doit embrasser Julia Roberts.

Il ne faut pas confondre visibilité et expérience. Je suis encore au stade embryonnaire de ma carrière

Lucas Bravo

« Juste avant que le moteur ne soit appelé, George s’approche de moi et me murmure à l’oreille : ‘J’ai du sang dans mes selles et ça pique quand je fais pipi.’ Dois-je consulter ? et il part. Et là on crie : « Action ! » Je reste bouche bée, je ne suis pas sûr d’avoir bien entendu. Julia, qui connaît bien George, éclate de rire. Et je comprends que ça va être comme ça tout au long du tournage et qu’il va tout faire pour me mettre à l’aise en plaisantant. »

C’est le charme de Lucas, ne réalisant pas qu’il est lui-même une star. « Il faut faire attention à ce mot », rétorque-t-il. Il ne faut pas confondre visibilité et expérience. Je suis encore au stade embryonnaire de ma carrière. » Une chose est sûre, le garçon ne se prend pas pour un autre, pourtant conscient d’une notoriété dont il utilise à bon escient. Ainsi il met son image et son énergie au service de l’écologie, luttant ardemment aux côtés de l’activiste Camille Étienne contre le pillage des fonds marins mené par des entreprises en quête de minéraux rares. Non content d’avoir pris la parole à l’ONU, il s’est rendu en Norvège pour interpeller vertement un ministre : « Nous n’avons pas gagné, mais nous avons ralenti le processus. Les gens signent des choses sans en connaître les tenants et les aboutissants. »

On sait que vous pouvez être charmant, maintenant montrez-nous la suite : le danger, vos blessures, vos tics…

Mélanie Laurent to Lucas Bravo

On l’aura compris : Lucas Bravo est le gendre idéal. Il ne reste plus qu’à lui trouver une épouse. Il y a beaucoup de bousculades à la porte, mais il reste célibataire. Et se referme comme une huître dès qu’on veut en savoir plus sur ses précédents compagnons. Ses 2,2 millions d’abonnés peuvent consulter son compte Instagram, mais ils n’y trouveront pas une once d’intimité. “Cultiver le mystère est plus sexy et il est beaucoup plus facile de devenir un personnage à l’écran quand le spectateur ne sait rien de votre vie”, explique-t-il.

En effet, pour « Libre », Mélanie Laurent n’a pas fait grand chose pour le réaliser : « On sait que tu peux être charmant, maintenant montre-nous la suite : le danger, tes blessures, tes tics… Fais-moi confiance, je filmera ce qui est nécessaire. » Et c’est vrai que Lucas, dans le rôle du gentleman braqueur, apparaît comme on ne l’a jamais vu. Il faudra en tout cas s’habituer à oublier Gabriel : dans quelques semaines, l’acteur sera à l’affiche de « Femmes au balcon », de Noémie Merlant, où il incarne « un vrai méchant », assure-t-il. , et il tourne actuellement la série « Merteuil », préquelle de « Liaisons dangereuses », dans laquelle il incarne « un aristocrate manipulateur qui organise des orgies ». Ou comment ajouter du piment à une pincée de sel.

 
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