La Fed baisse encore ses taux, au lendemain de l’élection de Trump – 07/11/2024 à 20:57

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Le président de la Fed, Jerome Powell, lors d’une conférence de presse le 7 novembre 2024 à Washington (AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS)

La Banque centrale américaine, la Fed, a abaissé jeudi ses taux d’un quart de point de pourcentage comme prévu, saluant la baisse de l’inflation et la détente du marché du travail, au lendemain de la réélection de Donald Trump.

Cette nouvelle baisse, qui place les taux dans une fourchette de 4,50 à 4,75%, intervient après celle d’un demi-point en septembre – la première depuis mars 2020.

La réunion de la Fed a débuté mercredi, et non mardi comme c’est habituellement le cas, reportée d’un jour en raison de l’élection présidentielle, remportée par le républicain Donald Trump.

“A court terme, les élections n’auront aucun effet sur nos décisions”, a déclaré le président de la Fed, Jerome Powell, lors de sa conférence de presse.

« Nous ne savons pas quel sera le calendrier ni le type de réformes et, par conséquent, nous ne savons pas quels pourraient être leurs effets sur l’économie. Nous ne devinons pas, nous ne spéculons pas, nous ne présumons pas », a-t-il déclaré. il a continué.

La décision de baisser les taux a été prise à l’unanimité par les 12 membres votants du Comité de politique monétaire de la Fed, le FOMC.

“Les conditions du marché du travail s’améliorent globalement” depuis plusieurs mois, après une période de pénurie de main d’œuvre qui avait contribué à faire monter les prix, a commenté le FOMC dans un communiqué publié jeudi, à l’issue d’une réunion débutée mercredi matin.

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Evolution du taux directeur de la Fed depuis 2000 (AFP / Patricio ARANA)

Quant à l’inflation, que la Fed a fait baisser en relevant les taux pour ralentir la demande, elle “a progressé dans son retour vers l’objectif de 2% (…) mais reste élevée”.

Il est tombé en septembre à son plus bas niveau depuis février 2021, à 2,1% sur un an, selon l’indice PCE, privilégié par la Fed.

Pour la ralentir, la Réserve fédérale a relevé ses taux à leur plus haut niveau depuis le début des années 2000 et les a maintenus à ce niveau pendant plus d’un an, jusqu’en septembre.

– Droits de douane –

Mais Donald Trump a promis d’imposer des hausses généralisées des droits de douane, ce qui risque de provoquer un rebond de l’inflation.

“Le résultat des élections a réduit la possibilité d’une nouvelle baisse (des taux) lors des prochaines réunions”, ont déclaré Samuel Tombs et Oliver Allen, économistes pour Pantheon MacroEconomics.

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La Banque centrale américaine, la Fed, a abaissé jeudi ses taux d’un quart de point de pourcentage comme prévu, saluant la baisse de l’inflation et l’apaisement du marché du travail, au lendemain de la réélection de Donald Trump (AFP/Mandel NGAN)

Jerome Powell, choisi en 2012 par l’ancien président démocrate Barack Obama pour rejoindre le Conseil des gouverneurs de la Fed, a été promu président en 2018 par Donald Trump.

Mais il a ensuite critiqué avec véhémence les actions de la Fed et de son président, indépendant du pouvoir politique mais qui n’a pas baissé les taux suffisamment à son goût.

Malgré cette relation tumultueuse et sa volonté d’influencer les décisions de la Fed, Donald Trump a signalé en juillet qu’il pourrait laisser Jerome Powell effectuer la fin de son mandat à la tête de la Fed, en 2026.

Il pourrait même rester gouverneur de la Fed jusqu’en 2028, ces deux mandats ayant des dates de fin distinctes.

– Une économie « résiliente » –

Washington a récemment publié une série d’indicateurs montrant une activité économique solide, mais s’éloignant de l’euphorie post-Covid.

“D’une manière générale, l’économie américaine semble assez résiliente et le marché du travail reste très bon”, a déclaré à l’AFP Jim Bullard, ancien président de la Fed de Saint-Louis.

type="image/webp">Donald Trump lors de la soirée électorale à West Palm Beach, le 6 novembre 2024 en Floride (AFP / Jim WATSON)
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Donald Trump lors de la soirée électorale à West Palm Beach, le 6 novembre 2024 en Floride (AFP / Jim WATSON)

La croissance du PIB (produit intérieur brut) au troisième trimestre a déçu, mais reste presque deux fois plus forte que celle de la zone euro, à 2,8% en taux annualisé.

Les créations d’emplois en octobre ont été au plus bas depuis décembre 2020, en raison des ouragans qui ont frappé le pays et de plusieurs grèves, notamment chez Boeing.

Pour Jim Bullard, doyen de la Daniels School of Business de l’université Purdue, la Fed a réalisé un « atterrissage en douceur » : une baisse de l’inflation sans provoquer de récession.

La Réserve fédérale n’a pas mis à jour ses prévisions économiques cette fois-ci. Ils seront mis à jour en décembre.

Outre-Atlantique, la Banque d’Angleterre (BoE), qui s’est également réunie jeudi, a abaissé son taux directeur d’un quart de point, pour la deuxième fois cette année, à 4,75 %.

 
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