(Ottawa) Le ministre fédéral de l’Innovation et ancien ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, estime que le Canada est « mieux placé aujourd’hui pour négocier » avec les États-Unis, peu importe qui remportera les élections de mardi au sud de la frontière.
Émilie Bergeron
La Presse Canadienne
“Nous avons parcouru un long chemin depuis la dernière fois”, a-t-il déclaré mardi, sans préciser à quelle époque il faisait référence. Ses propos laissent toutefois penser qu’il parlait de la présidence du républicain Donald Trump, de 2016 à 2020.
M. Trump espère convaincre sa rivale démocrate Kamala Harris, mais M. Champagne affirme ne pas avoir « de boule de cristal ».
« Aujourd’hui, nos partenaires américains ont besoin du Canada dans les chaînes d’approvisionnement stratégiques », a déclaré M. Champagne en se dirigeant vers une réunion du cabinet.
Le Canada a notamment investi, ces dernières années, dans les minéraux critiques utilisés dans la fabrication de véhicules électriques et de batteries.
M. Champagne a souligné qu’il a été ministre des Affaires étrangères pendant une partie du mandat de l’administration Trump, marqué par une renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et des tarifs douaniers. ciblant l’aluminium et l’acier canadiens.
« Aujourd’hui, nos chaînes d’approvisionnement sont plus intégrées. Nous sommes stratégiques. Nous sommes passés d’une relation de bon voisinage à une relation stratégique », estime M. Champagne.
L’actuelle ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a assuré que les intérêts des Canadiens seront bien défendus par le gouvernement de Justin Trudeau, quel que soit le scénario qui se matérialisera à l’issue de l’élection de mardi.
« Nous avons pu défendre les intérêts des Canadiens lors de la renégociation de l’ALENA et nous serons toujours prêts », a-t-elle soutenu.
Le ministre Champagne a assuré que les voies de communication sont bonnes tant avec les camps républicain qu’avec les démocrates.
« Nous disposons de tous les numéros de téléphone nécessaires pour effectuer des démarches d’un côté ou de l’autre. Nous y travaillons depuis des mois », a-t-il résumé.
M.moi Joly a précisé que les démarches entreprises au cours des derniers mois ne se limitaient pas au territoire américain. “Nous avons travaillé via notre réseau diplomatique aux Etats-Unis, mais aussi à travers le monde pour pouvoir être prêts et donc nous sommes prêts”, a-t-elle insisté.
Elle a souligné que le gouvernement Trudeau a eu affaire, depuis son arrivée au pouvoir, à trois administrations américaines différentes et à des compositions variées du Congrès américain.
Avec les informations de Michel Saba