Pour Toyota, victoire et titre au bout des « montagnes russes » de Bahreïn

Pour Toyota, victoire et titre au bout des « montagnes russes » de Bahreïn
Pour Toyota, victoire et titre au bout des « montagnes russes » de Bahreïn

Partie de la pole position et victorieuse lors des 8 Heures de Bahreïn, la Toyota n°8 ne pouvait pourtant guère vivre une course plus mouvementée que celle qu’elle a connue ce samedi. Après un contact avec la Corvette n°82 en début de course, Buemi, Hartley et Hirakawa ont dû constamment remonter, tout en devant gérer des pneus medium en difficulté dans la chaleur bahreïnienne, mais qui garantiraient un avantage pneumatique en fin de course. la course. test. C’est Sébastien Buemi qui était chargé du départ et de l’arrivée de la course, puisqu’avec un format de huit heures, il était écrit qu’un pilote devait rouler deux fois, contrairement aux courses de six heures, plus habituelles en WEC.

“Nous avons décidé d’opter pour les pneus médiums”a expliqué le Suisse en conférence de presse. « Ce n’est pas quelque chose que nous faisons habituellement ici, car il y a beaucoup de dégradation. Lors des essais libres 3, nous avons pu faire quelques tests et nous avons remarqué que les médiums ne fonctionnaient pas si mal. Comme nous savions qu’il suffisait d’un bon résultat d’une des deux voitures pour remporter le titre, nous avons pris le risque avec notre voiture. Nous savions que le risque était élevé, mais j’ai géré mon rythme au départ, je ne voulais pas prendre trop d’avance car s’il y avait eu une voiture de sécurité, nous aurions crevé les pneus pour rien. Pour moi, tout était sous contrôle. »

Sous contrôle jusqu’à une erreur de Hiroshi Koizumi. Le pilote japonais de la Corvette n°82 a commis une erreur au freinage de la première épingle, juste après avoir été dépassé par Buemi. Résultat, un contact arrière, un tête-à-queue pour la Toyota et une pénalité de cinq secondes pour la LMGT3. Surtout, Buemi avait tout à refaire, se retrouvant notamment coincé derrière l’un des BMW M Hybrid V8. Le plan avait changé, il fallait donc faire en sorte d’avoir le plus possible l’avantage en termes de pneumatiques à la fin de l’épreuve… tout en comptant sur un petit coup de pouce du sort, sous la forme de deux interventions de la sécurité automobile. .

Buemi « comme dans un rêve »

« Quand c’est arrivé, j’ai dû remonter. Les vingt tours derrière la BMW ont vraiment endommagé les pneus. On savait que les médiums allaient avoir du mal, mais la seule façon de les faire fonctionner aurait été de rester devant. Je pense que j’aurais pu, mais bon… J’ai eu du mal, nous avons écourté mon deuxième relais et mis Brendon dans la voiture, avec les médiums de qualification. Nous voulions nous en débarrasser, pour être sûrs d’avoir des pneus neufs à la fin de la course. Nous avons vu que la Porsche n°5 avait changé trois pneus, donc nous savions qu’elle aurait des problèmes à un moment donné avec les pneus. Il faut toujours penser à long terme dans ces courses. Quand j’ai repris le volant, j’avais des pneus plus neufs que ceux de mes adversaires, et je pense que nous avons fait du bon travail pour être sûr de pouvoir dépasser ces gars-là.

Je pense que j’étais dixième quand j’ai repris le volant. Sachant combien il est difficile de doubler, je me suis dit que je n’aurais aucune chance de revenir. En voyant la deuxième Porsche, je savais que nous devions gagner [pour remporter le titre Constructeurs]. Ce qui s’est passé, c’est qu’avec ces meilleurs pneus, j’ai pu dépasser quelqu’un tous les deux ou trois tours. Nous avons ensuite pu effectuer un dernier arrêt plus court pour dépasser la Porsche n°6, la Ferrari n°51… Il ne restait plus qu’à rattraper la Porsche n°5. J’ai cru rêver car tout s’est déroulé comme il se doit, ce qui n’a pas été le cas pour le reste de la saison ! »

Le Néo-Zélandais Brendon Hartley a dû rouler lors des derniers relais en pneus médiums, là où il a eu le plus de mal à tenir puisqu’il avait déjà disputé les qualifications. Une situation difficile mais dont Hartley avait mesuré l’importance, comme on a pu le constater notamment à Fuji où la dynamique de course s’est complètement inversée dans la dernière heure et demie, après les interventions de la voiture de sécurité, et au vu des différences de pneus neufs entre voitures.

Des « montagnes russes » pour Hartley

« Le premier relais s’est bien passé, puis ce fut un peu les montagnes russes ! Nous avons choisi les médiums, ce qui n’était pas forcément le bon choix à l’époque, mais nous avons dû utiliser certains pneus que nous avions utilisés en qualifications. Si nous avions pris les plus durs, nous n’aurions pas eu des pneus en bon état en fin de course. Mon deuxième relais était vraiment une question de survie, et surtout d’essayer de minimiser nos pertes, sachant que nous allions avoir l’avantage en fin de course. Cela n’a pas toujours fonctionné cette année, mais cette fois, cela a fonctionné.

Je suis très fier de ce que Sébastien a pu faire en fin de course. Réaliser ces dépassements pour la victoire, même avec un avantage pneumatique, n’est pas chose facile. J’ai l’impression que nous avons parfois été rapides cette saison, mais cela n’a pas fonctionné. C’est donc très bien de pouvoir terminer avec la pole position et la victoire, ce qui permet aussi à l’équipe de remporter le titre des constructeurs. C’est très important pour l’équipe, d’autant plus que Porsche a gagné aux Etats-Unis, en GT… on voulait ternir un peu leur fête ! Ce sont des adversaires incroyables, félicitations à eux pour le titre pilotes. »

Ce nouveau titre permet à Toyota de rester invaincu depuis la saison 2018-2019 au Championnat Constructeurs. La marque japonaise aura à cœur de remporter à nouveau les deux couronnes en 2025, après avoir perdu le titre des pilotes face à Porsche cette année. Et on imagine qu’une tour à double horloge dans la Sarthe retiendra particulièrement leur attention…

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