Joe Biden, piégé par son soutien à Israël, tente de trouver une issue à la guerre à Gaza

Joe Biden, piégé par son soutien à Israël, tente de trouver une issue à la guerre à Gaza
Joe Biden, piégé par son soutien à Israël, tente de trouver une issue à la guerre à Gaza
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Le président américain Joe Biden lors d’un événement de campagne à Philadelphie, Pennsylvanie, le 29 mai 2024. ELIZABETH FRANTZ / REUTERS

Grave et inattendu, le discours prononcé par Joe Biden au sujet de Gaza, vendredi 31 mai, marque un changement de positionnement américain dans cette crise. Cela témoigne aussi d’une impatience, voire d’une forme d’excitation, alors que la guerre menée par Israël depuis huit mois est devenue un piège pour la Maison Blanche. « Il est temps que la guerre se termine et que le lendemain commence »a déclaré le président américain, soulignant que « Le Hamas n’est plus capable d’organiser un nouveau 7 octobre », en référence à l’attaque menée ce jour-là sur le sol israélien. Joe Biden a décidé de mettre tous les acteurs du dossier face à leurs responsabilités, en présentant une nouvelle proposition israélienne. Long de quatre pages et demie, il a été transmis jeudi soir au Hamas, qui l’a jugé “positif”.

Annoncé curieusement par Washington, comme s’il s’agissait de forcer la main au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ce « Feuille de route pour un cessez-le-feu durable » reprend un plan en trois phases négocié depuis des mois. “C’est pratiquement identique aux propres propositions du Hamas d’il y a seulement quelques semaines”a relevé un haut responsable américain, espérant que le mouvement islamiste armé l’accepterait.

La première phase prévoit un cessez-le-feu provisoire de six semaines, la libération des otages les plus vulnérables détenus à Gaza contre celle de centaines de prisonniers palestiniens en Israël et une arrivée massive d’aide humanitaire. En échange, l’armée se retirerait « zones densément peuplées » territoire où les réfugiés pourraient rentrer.

Dans la deuxième phase, qui devrait être négociée en détail au cours de la première, les soldats détenus par le Hamas seraient libérés et les forces israéliennes se retireraient complètement de la bande de Gaza, permettant ainsi une « cessation définitive des hostilités ». Cependant, cette perspective a jusqu’à présent été rejetée par l’ensemble du gouvernement israélien. La phase trois, un grand plan de reconstruction de la bande de Gaza, étalé sur trois à cinq ans, apparaît donc comme un horizon très lointain et incertain.

Les angles morts de l’intervention de Joe Biden

Joe Biden s’est dit conscient de l’opposition à ce projet au sein de la droite israélienne. « Ils ont été clairs : ils veulent occuper Gaza, ils veulent continuer à se battre pendant des années et les otages ne sont pas une priorité pour eux. » Le président a mis en garde contre « une guerre illimitée à la recherche d’une notion non identifiée de victoire totale ». Selon lui, Israël aurait tout à gagner à la poursuite du plan, avec la possibilité à terme de s’intégrer dans un « réseau de sécurité régional pour contrer la menace posée par l’Iran ».

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