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le temps presse pour les propriétaires dont les logements sont classés G

le temps presse pour les propriétaires dont les logements sont classés G
le temps presse pour les propriétaires dont les logements sont classés G

Les propriétaires de passoires thermiques peuvent se rassurer : ils n’ont pas le couteau sous la gorge. La date du 1er janvier 2025 n’est pas un coup de hache pour arrêter les locations mais un signal pour commencer les travaux nécessaires.

Le compteur tourne pour les propriétaires dont les logements sont classés G, la note la plus basse sur l’échelle de performance énergétique. A partir du 1er janvier 2025, sans amélioration, leur bien est même jugé indécent et impropre à la location. Mais à ce stade, la loi est essentiellement incitative et aucune sanction ne sera imposée.

De quoi s’agit-il ?

La loi climat et résilience impose aux propriétaires de moderniser leurs biens les plus énergivores sous peine de ne plus pouvoir les louer. Le calendrier, étalé sur dix ans, concerne ce qu’on appelle communément les « passoires thermiques » sur une échelle allant de A, le plus performant, à G, les « moins performants » en termes d’émissions de gaz à effet de serre. .

L’interdiction s’applique déjà aux G+, tout en bas du diagnostic de performance énergétique (DPE), soit plus de 450 kWh par mètre carré et par an d’énergie finale. Au 1er janvier 2025, elle visera les Gs, puis les Fs en 2028 et jusqu’à E à partir de 2034.

Quels sont les objectifs ?

Quel est ce critère de décence à respecter ? « Cela touche au confort du résident, à son bien-être, à sa bonne santé et à des factures d’énergie limitées », explique Danyel Dubreuil, coordonnateur du pôle efficacité énergétique du réseau Cler. L’objet n’est donc en aucun cas des conditions d’insalubrité, ces situations extrêmement graves qui peuvent s’accompagner d’une interdiction d’habiter et d’utiliser les lieux.

« Le décret décence, en vigueur depuis les années 1980, a pour objectif d’améliorer et de rénover progressivement les logements. Cette trajectoire est considérée comme une contrepartie aux avantages fiscaux et autres aides matérielles accordées aux propriétaires fonciers via les dispositifs de déduction fiscale notamment », rappelle notre spécialiste.

L’État a donc massivement soutenu ce « rôle d’accompagnement » du secteur privé dans la production de logements sociaux. Mais il n’avait pas initialement mesuré la dégradation du bien, d’où cette loi votée en 1989. « Elle permettait de supprimer les logements sans toilettes ni douches à l’intérieur ou sans système de chauffage », se félicite Danyel Dubreuil. Aujourd’hui, les passoires énergétiques – estimées à près de 30 % dans le parc locatif privé – représentent donc la nouvelle cible.

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Avertissement ou hache ?

La date limite approche à grands pas pour les logements classés G. « De nombreux locataires sont en situation de précarité énergétique, bien plus que la moyenne nationale. Il fallait envoyer un signal fort aux propriétaires », affirme la coordonnatrice de l’Initiative Rénovons !

Mais il temporise aussitôt : « Cet arrêté de décence ne peut être activé que par les locataires. Cela n’arrive jamais car la durée est de 7 ans en moyenne, que les locataires perdent la moitié du temps et, bien souvent, ont quitté le logement avant la fin de la procédure. De plus, ce décret n’est aujourd’hui assorti d’aucune sanction s’il n’est pas respecté. »

Le 1er janvier 2025, de la bouche même du conseiller de Michel Barnier, n’est en rien une hache. Il s’agit d’un terminal de signal. Cela envoie un message important aux propriétaires sur ce que sera l’avenir.

Daniel Dubreuil (Coordonnateur du centre d’efficacité énergétique du réseau Cler)

L’intention est donc plus morale que restrictive. Pour les pouvoirs publics, il s’agit d’amener les propriétaires bailleurs à entreprendre des travaux tout en étant conscients « des conséquences » de leur éventuelle inaction : « La plupart du temps, nous louons une passoire énergétique à des gens assez modestes dont nous faisons la situation. Pire encore», résume-t-il.

Vers qui se tourner ?

La question n’est pas : puis-je louer mon bien ou pas au 1er janvier ? Mais plutôt : suis-je capable d’effectuer un travail ou non ? La première étape consiste à s’informer auprès des Centres Conseil Rénov’, il y en a partout dans le pays, qui peuvent conseiller et accompagner les particuliers à chaque étape de leur projet de travail.

Bien s’informer est essentiel, ne serait-ce que sur MaPrimeRénov’, dont un milliard d’euros n’a pas été utilisé en 2023, signe que les évolutions du principal dispositif d’aides en ont découragé plus d’un. « Tout cela est démobilisateur car les gens se posent les bonnes questions », confirme Danyel Dubreuil.

Des aides existent pour rénover sa passoire énergétique, mais la demander n’est pas simple : l’exemple dans le Cantal

Pour faire simple, MaPrimRénov’ est accessible à tous les propriétaires, bailleurs ou occupants, à condition que le logement soit une résidence principale. Le montant de la prime est modulé en fonction des revenus du ménage et de la nature des travaux : soit une seule étape, comme l’installation d’une pompe à chaleur, soit des rénovations plus ambitieuses, c’est-à-dire des travaux permettant un gain en au moins deux. des classes énergétiques, qui sont un investissement pour l’avenir.

« Même si elle n’est pas coercitive, à ce stade, la mesure est et restera obligatoire. Autant ne pas reculer devant l’obstacle car les aides de l’État n’ont pas vocation à être éternelles », souligne Danyel Dubreuil.

Nathalie Van Praagh

 
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