6 minutes avec Alain Bolle, directeur du CSP Genève

6 minutes avec Alain Bolle, directeur du CSP Genève
6 minutes avec Alain Bolle, directeur du CSP Genève

Le Centre Social Protestant de Genève fête ses 70 ans. Le CSP qui doit faire face à toujours plus de bénéficiaires et ses fonds sont à sec. Alain Bolle, le directeur du CSP Genève, a été invité par Béatrice Rul, à 7h30, pour lancer un appel aux dons.

Le CSP Genève fête ses 70 ans. Un bel âge mais en même temps, on se dit que c’est aussi dommage de célébrer cet anniversaire, car cela veut dire que la précarité n’a de loin pas diminué, à Genève, bien au contraire…

« C’est une réalité. On se contenterait et serait heureux de dire que le CSP diminue, le CSP a moins besoin d’être présent, ce n’est pas le cas. Le CSP est toujours en croissance et répond aux besoins de la population dans la limite de ses moyens. Je le dis très fort car à chaque fois qu’on nous invite à prendre la parole, les gens nous le demandent. Je ne critique pas ceux qui nous le demandent parfois tardivement, mais c’est le cas. la réalité, nous sommes une association privée qui vit de dons, qui a un tout petit contrat de service avec l’Etat de Genève, qui produit sa propre richesse grâce à d’autres dons dans un système d’économie circulaire où nous avons des brocantes et des brocantes . Mais parfois, nous disposons de moyens qui ne suffisent pas à répondre aux besoins d’une population genevoise qui ne cesse de croître.

« Nous sommes en train de renégocier un nouveau contrat de service et nous sommes confrontés à des ressources encore limitées, des réponses qui ne répondent pas aux besoins »

Quel est votre budget ? Combien de bénéficiaires ?

« Le budget 2024, c’est un peu plus de 14 millions, c’est 140 salariés, c’est 50 personnes en insertion, 140 bénévoles. Nous complétons le budget avec une petite participation de l’État à hauteur d’environ 10% de ce budget. Ce n’est clairement pas suffisant. Nous sommes en train de renégocier un nouveau contrat de service et nous sommes confrontés à des moyens encore limités, des réponses qui ne sont pas à la hauteur. à la hauteur des besoins. Je pense qu’il y a un rôle pour le secteur associatif fort qui tente de boucher les trous du racket. Ce rôle doit continuer d’exister. du CSP, comme l’indépendance des autres entités, elle repose aussi justement sur ce rapport à l’Etat, par rapport à la part de subvention que nous recevons, nous avons cette autonomie, cette capacité, cette réactivité, cette capacité à avoir des réponses qui sont adaptés aux besoins. Quand il y a eu la crise du Covid, il nous a fallu environ une semaine pour nous réorganiser complètement et ensuite être dans la rue, aux côtés des Genevois, sur les questions alimentaires. La collecte de fonds est un élément extrêmement important pour nous, c’est le financement de projets, les dons aussi : 1,2 million de dons privés, de personnes qui nous soutiennent, d’entreprises qui nous soutiennent chaque année. Mais il y a un besoin croissant, et un nombre important de personnes font appel à nous. Nous avons des fonds qui existent au CSP, qui nous permettent d’apporter une réponse immédiate, et ces fonds, aujourd’hui, depuis ce matin, ils sont secs.

“Je lance ici un appel : le fonds de solidarité est à sec”

A deux mois de la fin de l’année, à l’approche de l’hiver, période la plus délicate pour vous, vous n’avez pas pu répondre aux besoins de la population genevoise ?

« Nous ne pouvons pas, nous sommes en grande difficulté. Je lance ici un appel : nous avons un fonds qui s’appelle le fonds de solidarité, qui nous permet de donner le premier coup de main aux personnes qui nous le demandent, ce fonds de solidarité, il est à zéro. Nous avons d’autres fonds qui s’appuient sur des liens avec des fondations privées. Malheureusement, ces fonds ont été très demandés par les collaborateurs, et ce en lien avec les situations précaires des personnes qui nous sollicitent. Nous avons une fragilité de la classe moyenne inférieure, qui se trouve dans une situation où les revenus sont irréguliers. Certaines des personnes qui nous contactent ont plusieurs emplois, suite à la période COVID et pourtant, elles n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Immédiatement, aujourd’hui, nous. « Nous ne pouvons pas répondre aux besoins de ces personnes. Il va falloir chercher de nouveaux fonds, il va falloir chercher avec des partenaires pour pouvoir boucler la fin de l’année.

 
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