Projet de coentreprise en Suède

Un projet de joint-venture entre le constructeur automobile Volvo et Northvolt prend des allures de divorce en raison des problèmes financiers de l’entreprise suédoise, secouée par une crise de liquidité.

Plus précisément, Volvo a décidé mercredi d’exercer son droit de rachat des parts du fabricant suédois de cellules de batterie car il n’était plus en mesure de financer l’aventure.

“Cette décision intervient après une rupture du pacte d’actionnaires puisque Northvolt AB n’a pas rempli ses obligations de financement”, a expliqué le géant automobile, détenu majoritairement par le groupe chinois Geely.

Volvo n’a pas l’intention de produire elle-même des cellules de batterie. La suite dépendra de la « participation d’un tiers ou d’un autre partenaire », a ajouté la multinationale. Il n’est pas clair si Northvolt pourrait, par exemple, conserver le mandat de produire des cellules de batterie sans faire partie des actionnaires de la coentreprise.

Le constructeur automobile et le fabricant suédois de cellules ont annoncé leur collaboration en juin 2021. La coentreprise Novo Energy comptait sur la production de cellules de batterie à Göteborg, pour équiper les véhicules de Volvo et Polestar – marque également contrôlée par Geely.

Les premières pelles ont été cassées sur le complexe, estimé à 2,8 milliards de dollars américains, en mars dernier.

“Northvolt a pris la décision de ne pas investir davantage de capital dans la coentreprise pour le moment”, a indiqué la société dans un communiqué suédois.

Cette décision s’inscrit dans le cadre de son recentrage, qui s’est notamment traduit par l’annulation d’un grand projet en Suède et le licenciement de près de 1 600 personnes, soit près d’un quart de l’effectif global de l’entreprise. – dans le monde entier.

Au Québec, on attend toujours une mise à jour sur la méga-usine de 7 milliards de cellules de batterie prévue en Montérégie. La presse a déjà révélé que la mise en service, prévue pour 2027, serait retardée.

Northvolt est encore en train de finaliser les modalités d’un financement d’urgence de 300 millions, ce qui lui laisserait le temps de préparer une opération de financement beaucoup plus importante à moyen terme.

Selon les informations obtenues par l’agence Bloomberg, les détails entourant le financement d’urgence convoité par le constructeur suédois devraient être finalisés la semaine prochaine.

Avant de délier les cordons de la bourse, les actionnaires de Northvolt – menés par la banque d’investissement Goldman Sachs – veulent avoir une chance d’être payés en premier, si l’entreprise suédoise devenait insolvable.

Essentiellement, ils veulent avoir leur mot à dire sur le sort des filiales de Northvolt, dont celle qui pilote le mégaprojet en construction à cheval sur Saint-Basile-le-Grand et McMasterville. Ils s’immisceraient ainsi entre la société mère, établie en Suède, et l’ensemble de ses filiales, ce qui n’est pas le cas actuellement.