Jessica Campbell est sur la glace près des planches. Un photographe est assis au premier rang des sièges du Centre Bell, tapant sur la baie vitrée pour attirer son attention. C’est le genre d’attention que l’on reçoit lorsqu’on devient la première femme à travailler derrière le banc d’une équipe de la Ligue nationale de hockey.
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Campbell, qui n’a que 32 ans, a fait la une des journaux lorsqu’elle est devenue entraîneure adjointe du Seattle Kraken le 3 juillet.
La vie professionnelle de Campbell est l’une des premières. En 2021, elle était assistante de l’équipe nationale allemande et est devenue la première femme à entraîner le Championnat du monde masculin.
L’année suivante, le Kraken l’engage comme assistante pour leur équipe de la Ligue américaine de hockey, les Coachella Valley Firebirds. Elle est alors devenue la première femme à se retrouver à temps plein derrière un banc dans le circuit affilié de la LNH.
Maniable
Alors, lorsqu’elle se retrouve devant de nombreux journalistes montréalais pour une mêlée de presse d’une dizaine de minutes un lundi midi, elle garde son calme malgré toute l’attention qu’elle reçoit.
« Ce n’est pas lourd, je trouve que c’est génial et c’est important d’en parler parce que c’est spécial pour notre sport et parce que je suis fier de faire partie du changement.
« Lorsqu’il y a un changement, il attire l’attention, mais je crois aussi que faire les choses différemment mène à l’expansion et à la croissance. Évidemment, cela confronte les gens lorsque nous pensons différemment et je crois que cela nous amène dans une direction positive.
Ceci dit, il ne s’agit pas d’un coup marketing de la part du Kraken puisqu’elle s’est d’abord fait connaître en aidant plusieurs joueurs de la LNH à développer leurs habiletés sur patins au cours de l’été avant d’accéder au poste d’entraîneur dans les rangs professionnels.
« J’ai beaucoup de chance qu’on m’ait offert cette chaise, mais je me suis toujours concentré sur mon travail et c’est ce qui m’a amené ici. Donc, il y a de l’attention, mais je me concentre sur mon travail de coach.
Aucun changement
La jeune femme de la Saskatchewan est au centre d’un tourbillon qui ne s’arrête pas depuis le début de la saison régulière, mais son arrivée dans la LNH n’a pas changé le genre d’entraîneur qu’elle est.
« Mes expériences depuis que j’étais joueur jusqu’à aujourd’hui en tant qu’entraîneur m’ont façonné pour ce poste. Nous parlons la langue du hockey.
« Lorsque j’ai démarré mon entreprise et commencé à travailler avec des joueurs juniors, universitaires et professionnels, cela m’a donné la clarté de savoir comment aborder les gars qui jouent à ce niveau. Cela ne m’a pas seulement aidé dans la Ligue américaine, cela m’aide aussi maintenant.
À son âge, tout est possible, alors selon elle, verra-t-on un jour une femme comme entraîneur-chef de la LNH ?
« Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas le faire », conclut-elle.