ces dossiers brûlants qui crispent le couple franco-allemand

ces dossiers brûlants qui crispent le couple franco-allemand
ces dossiers brûlants qui crispent le couple franco-allemand

Emmanuel Macron effectue une visite d’État en Allemagne de dimanche à mardi.

Les relations du couple franco-allemand sont souvent décrites comme compliquées en raison de divergences fondamentales sur de nombreux sujets.

Voici les principaux points de tension entre Paris et Berlin ces dernières années.

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Plus de deux ans de guerre en Ukraine

Il s’agit de la première visite d’État d’un président français en Allemagne depuis celle de Jacques Chirac en 2000 et la sixième depuis celle du général de Gaulle en 1962. Emmanuel Macron, accompagné de son épouse Brigitte, se rendra chez nos voisins allemands du dimanche 26 mai au Mardi 28 mai, à l’invitation du président Frank-Walter Steinemeier. Plusieurs événements marqueront son séjour, dont la Journée de la démocratie à Berlin dimanche, une visite du Mémorial de la Shoah et un discours devant la jeunesse européenne à Dresde lundi. A cette occasion, Emmanuel Macron recevra également le Prix Westphalien de la Paix à Münster, « dans le cadre de son engagement européen », souligne une Source à Paris.

Une visite d’Etat qui sera suivie d’un Conseil des ministres franco-allemand, aux côtés du chancelier Olaf Scholz, mardi soir à Meseberg, près de Berlin. Ce voyage a pour objectif de mettre en valeur « la permanence et la profondeur du lien franco-allemand » selon l’Élysée. Pourtant, les relations entre Paris et Berlin sont difficiles depuis plusieurs années, avec de nombreux terrains de contentieux.

Guerre en Ukraine

Premier sujet de tensions entre Paris et Berlin : l’Ukraine. Le 26 février puis le 16 mars, Emmanuel Macron a réaffirmé que les alliés de Kiev pourraient être amenés à mener des opérations terrestres dans le pays. “à un moment donné”. Le chef de l’État a affirmé « Ambiguïté stratégique » face à Vladimir Poutine, y voyant le seul moyen de rétablir l’équilibre des pouvoirs, à l’heure où Moscou marque des points sur le front.

Un discours qui a semé le désordre chez les alliés de Paris, Allemagne en tête. Dès le 27 février, Olaf Scholz assurait que“pas de soldat” ne seraient pas envoyés en Ukraine par les pays européens ou de l’OTAN. “Il n’y aura pas de troupes sur le terrain, pas de soldats envoyés ni par les Etats européens ni par les Etats de l’OTAN sur le sol ukrainien”rétorqua le chancelier allemand.

En mars dernier, les propos d’Emmanuel Macron appelant les alliés de Kiev à “ne sois pas lâche” avait également irrité Berlin. “Nous n’avons pas besoin (…) de discussions sur le fait d’avoir plus ou moins de courage”a répondu le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, l’Allemagne rappelant qu’elle est le plus grand contributeur européen en valeur absolue de l’aide financière et militaire à Kiev.

D’autres tensions sont apparues lors de la décision de la France et du Royaume-Uni d’envoyer des missiles à longue portée en Ukraine en février dernier. Un choix “pas raisonnable” selon la chancelière allemande, qui a refusé de suivre cet exemple.

Défense européenne

Le tandem franco-allemand peine à se mettre d’accord sur un autre dossier : celui crucial de la défense européenne. Dans son grand discours sur l’Europe à la Sorbonne le 25 avril, Emmanuel Macron a plaidé pour « une défense européenne crédible » notamment dans la perspective d’une distanciation américaine en cas de retour au pouvoir de Donald Trump. Le président français a souhaité “ouvrir le débat” avec les partenaires européens, estimant que cette défense pourrait s’appuyer sur les pays dotés de la dissuasion nucléaire – en l’occurrence la France – et « ceux qui ont des armes nucléaires américaines sur leur sol ».

Même si l’Allemagne n’a pas rejeté cette analyse, elle continue de plaider en faveur de l’« Euro Sky Shield », un projet de bouclier anti-missile auquel elle a déjà rejoint une vingtaine de pays européens. Un dispositif qui s’appuierait sur des technologies américaines, israéliennes et allemandes, mais sans aucun matériel de fabrication française. A ce sujet, Emmanuel Macron a indiqué, le 26 avril, qu’il n’était pas “sur” qu’un tel bouclier anti-missile « protégerait pleinement » face à la menace russe. Pour le chef de l’Etat, la dissuasion nucléaire française demeure « par essence un élément essentiel à la défense du continent européen ».

Nucléaire

Depuis des années, la France et l’Allemagne se disputent sur un autre sujet : l’énergie nucléaire. Paris veut le promouvoir, Berlin veut l’interdire. La France fait partie des signataires d’une déclaration de 2020 appelant les régulateurs à « libérer pleinement » le potentiel de l’énergie nucléaire et « mettre en place les conditions de financement » nécessaire de prolonger la durée de vie des réacteurs existants, contrairement à l’Allemagne.

Après l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon, la mobilisation de la société civile allemande a poussé le gouvernement d’Angela Merkel à précipiter la fermeture de toutes les centrales nucléaires du pays. Si la menace d’insécurité énergétique liée à la guerre en Ukraine a conduit Berlin à prolonger temporairement les réacteurs, l’Allemagne a en effet approuvé leur fermeture. En revanche, la France a non seulement agrandi certains réacteurs, mais a également relancé la construction de nouveaux réacteurs.

Prêt européen

Le 11 avril, le ministre allemand des Finances Christian Lindner a réaffirmé son opposition à tout nouvel emprunt européen commun sur le modèle du plan de relance post-Covid. “Ce dont nous n’avons pas besoin, c’est d’une nouvelle dette européenne commune”a déclaré Christian Lindner.

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La Commission européenne tire cependant un bilan très positif du plan de relance historique de 800 milliards d’euros, associé à la mise en œuvre de réformes, qui a notamment permis d’éviter une fragmentation de l’Europe face au double choc économique de la pandémie. puis la guerre en Ukraine. Ce plan expire en 2026. L’Allemagne et plusieurs contributeurs nets au budget européen refusent de prolonger ou de renouveler l’instrument qui les obligerait à revenir à la marmite au profit des pays les moins riches. En janvier, à Davos, Emmanuel Macron a plaidé pour que l’UE émette à nouveau de la dette commune, soulignant que cela était nécessaire “investir beaucoup plus” face aux efforts massifs des États-Unis et de la Chine en matière d’intelligence artificielle ou de verdissement de l’industrie.

Mercosur

Le président de la République a également insisté, le 27 mars au Brésil, sur le fait que l’accord commercial négocié entre l’Union européenne et le bloc sud-américain du Mercosur était un « très mauvais accord ». Le président français a appelé à la conclusion d’un autre accord prenant en compte les enjeux environnementaux pour l’UE ainsi que pour le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, Bolivie). Le projet de traité, dont les discussions ont débuté en 1999, entend supprimer la majorité des droits de douane entre les deux zones en créant un espace pour plus de 700 millions de consommateurs.

Après un accord politique en 2019, l’opposition de plusieurs pays, dont la France, a bloqué son adoption définitive. D’autres pays européens, l’Allemagne et l’Espagne en tête, réclament cependant sa conclusion et son entrée en vigueur.


Julien CHABROUT avec AFP

 
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