Tramway : l’accord de financement vulnérable à un éventuel gouvernement Poilievre

Tramway : l’accord de financement vulnérable à un éventuel gouvernement Poilievre
Tramway : l’accord de financement vulnérable à un éventuel gouvernement Poilievre

Le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, a affirmé à plusieurs reprises qu’un gouvernement conservateur n’investirait « pas un sou » dans le tramway québécois, même si des fonds fédéraux ont déjà été réservés au projet. Ces sommes sont-elles réellement en jeu en vue d’éventuelles élections fédérales ?

Sans contrats, les conséquences pour un nouveau gouvernement du retrait des sommes déjà prévues seraient minimes, selon des experts consultés par Radio-Canada.

Oui, il pourrait se retirer, et il n’y aurait pas vraiment de conséquencessummarizes the professor of construction engineering at the École de Technologie Supérieure Gabriel Jobidon.

C’est seulement lorsqu’il y aura des dépenses qu’il y aura réellement des conséquences juridiques à devoir indemniser les particuliers et les fournisseurs ayant répondu aux appels d’offres.

En 2019, le gouvernement fédéral avait annoncé qu’il financerait près de 40 % du projet de tramway – soit environ 1,2 milliard – alors que le projet n’était estimé qu’à 3 milliards de dollars. En 2023, après des premiers signes d’explosion des coûts, Québec s’est entendu avec Ottawa pour renouveler l’entente et s’assurer que le gouvernement fédéral finance sa part dans les mêmes proportions, quel que soit le coût final, jusqu’à hauteur de 4 milliards de dollars.

L’entente est très claire sur le fait qu’il y a des sommes qui ont été réservées, mais les deux gouvernements reconnaissent que tout cela dépend des crédits qui seront votés tant au Parlement du Canada que par l’Assemblée nationale.précise le professeur.

Depuis, le projet a changé de mains et c’est désormais la filiale Infra de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ Infra) qui propose une première phase évaluée à 5,3 milliards de dollars. Cependant, le projet n’a toujours pas été mis en œuvre et ces fonds fédéraux n’ont pas encore été engagés.

Gabriel Jobidon distingue une somme dite engagée, incluse dans un accord contractuel, et une somme dite planifiée, donc mise de côté pour faire face à des obligations futures.

Au gouvernement du Québec, on parle de montants réservé par le gouvernement fédéral. Interrogé sur l’arrivée d’un éventuel gouvernement conservateur, Jonatan Julien, ministre responsable de l’Infrastructure et de la Capitale nationale, a déclaré : Cela ne l’a certainement pas empêché de dormir.rappelant que les programmes d’Ottawa sont « standardisés ».

Jonatan Julien est le ministre responsable de l’Infrastructure et de la région de la Capitale-Nationale. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Toutefois, ces montants réservés ne sont pas des montants planifiés. Selon Gabriel Jobidon, un nouveau gouvernement fédéral pourrait retirer ses billes sans conséquences juridiques, mais s’exposerait à de potentielles conséquences politiques et sociales.

Un crédit budgétaire voté par le Parlement restera en vigueur, même si l’on change de parti au pouvoir. En revanche, le crédit donne au gouvernement le pouvoir de dépenser l’argent et c’est un pouvoir discrétionnaire, il n’y a donc rien qui obligerait un gouvernement à engager ces sommes.mentionne le professeur. Cela dépend donc de la bonne foi des acteurs en place.

Le professeur de droit à l’Université Laval Patrick Taillon affirme toutefois qu’il est plus complexe d’aller à l’encontre de crédits déjà réussis. Si le gouvernement Trudeau a le temps de voter un budget et des crédits budgétaires pour le tramway, il sera difficile pour le gouvernement Poilievre de retirer ce financement, du moins pour l’exercice financier associé à ces crédits.il maintient.

Le maire de Québec s’inquiète de ce que pourraient signifier des élections fédérales anticipées pour le financement du projet de tramway, mais de son côté, Jonatan Julien semble confiant. Nous avons un accord bilatéral sur les infrastructures dont les montants sont protégés auprès du gouvernement fédéral. Les sommes sont jointes et j’avancea-t-il soutenu en septembre.

Ottawa à Québec, Québec à Ottawa

Interrogés sur le niveau d’engagement des fonds fédéraux, les cabinets des ministres Jonatan Julien et de la ministre des Transports Geneviève Guilbault nous ont renvoyés à leurs homologues d’Ottawa.

Le cabinet du ministre fédéral de l’Infrastructure, Sean Fraser, répond que son gouvernement attend informations supplémentaires du gouvernement du Québec concernant le projet révisé de tramway québécoismais il maintient que les sommes réservées par le gouvernement du Canada en 2019 demeurent disponibles pour l’avancement des travaux du projet.

Il précise toutefois que le gouvernement québécois doit engager des dépenses avant de pouvoir recevoir de l’argent fédéral. Les sommes pourront servir à rembourser le gouvernement du Québec pour les travaux effectués.explique un porte-parole écrit du ministre Sean Fraser.

Cette façon de faire semble contredire les attentes de Geneviève Guilbault qui dit attendre un chèque alors que les principaux travaux n’ont pas encore commencé. Vendredi, lors de la séance de questions de deux heures au sujet du tramway, elle a révélé un certain manque d’engagement de la part du gouvernement fédéral.

Il y a certaines personnes au sein du gouvernement libéral fédéral actuel qui prétendaient être là. Pour moi, un rendez-vous, c’est de l’argent. Tu peux dire aux journalistes que tu es là, mais après, je négocie avec eux dans la vraie vie, je fais mes demandes et j’attends le chèque qui n’arrive pasa-t-elle plaidé.

Qu’est-ce qui est engagé ?

Le contrat avec Alstom pour le matériel roulant est un exemple de somme déjà engagée.

Dans ce cas, selon Gabriel Jobidon, un gouvernement a le droit de rompre unilatéralement un contrat, mais il s’expose à des conséquences juridiques et financières. Par ailleurs, le principe général est que l’organisme public rembourse les frais et dépenses de l’entreprise avant la fin du contrat.

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Les concepts proposés par Alstom pour l’extérieur du tramway de Québec

Photo : Alstom / Québec

Mercredi, après une rencontre avec le grand patron d’Alstom, le premier ministre a assuré qu’il ne prévoyait désormais « aucun problème avec le contrat québécois ».

Actuellement, le gouvernement provincial a autorisé une enveloppe de dépenses de 924,5 millions de dollars. Depuis 2018, la facture liée à l’aménagement du site principal et à la réalisation des travaux préparatoires a dépassé les 612 millions de dollars.

Avec la collaboration de Julien Fontaine-Doray et Guillaume Dumas

 
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