Attaque iranienne contre Israël : vers une guerre régionale ?

Après l’attaque majeure contre Israël menée mardi par la République islamique d’Iran, plusieurs experts estiment que la spirale vers une guerre régionale est déjà enclenchée.

Le Moyen-Orient est déjà sous haute tension depuis près d’un an avec la guerre dans la bande de Gaza déclenchée par l’attaque sans précédent lancée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël, et qui est en train de s’étendre au Liban où le L’armée israélienne intensifie son offensive contre le Hezbollah pro-iranien

Après des mois d’escalade, le risque d’un basculement vers un conflit de haute intensité qui déborderait sur d’autres pays, s’il donne des sueurs froides à la communauté internationale, est bien réel pour plusieurs analystes.

Très rapidement après que l’Iran a tiré près de 200 missiles sur Israël, les dirigeants politiques et militaires israéliens ont annoncé que le pays réagirait.

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Téhéran a qualifié cette attaque de juste vengeance après l’assassinat, attribué à Israël, du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, le 31 juillet à Téhéran, et celui, revendiqué par Israël, du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah, le 27 septembre. à Beyrouth, lors d’une frappe qui a également tué un général iranien.

Le mouvement islamiste libanais est largement soutenu par Téhéran, dont il est le premier allié régional.

Réponse en Iran

« L’Iran a commis une grave erreur […] et en paiera le prix », a prévenu mardi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

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Les Israéliens « sont obligés [de riposter] à cause de l’échelle [de l’attaque] et le fait qu’il y a un changement dans la nature des cibles visées par l’Iran, par rapport à la première attaque iranienne directe contre Israël, dans la nuit du 13 au 14 avril, analyse David Khalfa, codirecteur de l’Observatoire de l’Afrique du Nord. et le Moyen-Orient de la Fondation Jean-Jaurès.

«Nous sommes en période de vacances [Roch Hachana, le Nouvel An juif, avant Kippour, le 11-12 octobre, NDLR]”Ce n’est certainement pas le bon moment pour des représailles, mais elles seront probablement rapides”, ajoute Danny Critinowicz, spécialiste de l’Iran à l’Institut israélien d’études de sécurité (INSS).

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Depuis l’attaque iranienne, rappelle M. Khalfa, plusieurs voix en Israël, y compris des membres du gouvernement, ont évoqué « une opportunité historique pour Israël de régler définitivement ses comptes avec le régime iranien ».

L’ancien Premier ministre israélien Naftali Bennett a notamment appelé mercredi à une frappe décisive pour détruire les installations nucléaires iraniennes.

Des grèves possibles ?

Parmi les options, experts et médias israéliens envisagent des frappes sur des sites stratégiques, voire une cyberattaque.

Le président américain Joe Biden a évoqué jeudi des « discussions » en cours sur d’éventuelles frappes contre les infrastructures pétrolières iraniennes.

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Après des décennies de tensions entre Israël et l’Iran, M. Khalfa explique que les deux pays ne sont désormais “plus dans un affrontement tranquille, mais dans une guerre ouverte” qui peut se transformer en “guerre d’usure régionale”.

M. Netanyahu, dont le pays est considéré comme la seule puissance militaire nucléaire au Moyen-Orient, ne l’a jamais caché : pour lui, l’Iran cherche à tout prix à se doter de l’arme atomique, et une République islamique dotée d’une telle arme serait un menace existentielle pour son pays, engagé depuis le 7 octobre dans une « guerre pour sa survie ».

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Téhéran a toujours nié que son programme nucléaire ait des objectifs autres que civils.

L’Iran “a déjà fait ses calculs, ils l’ont dit, ils sont prêts”, note M. Critinowicz, pour qui une réponse iranienne aux représailles israéliennes sera “rapide”.

Lancement de missiles et de drones

“Leur capacité destructrice est incontestable, ils peuvent envoyer plus de 200, voire 300 missiles et ils disposent aussi de drones”, note Sima Shine, directrice du programme de recherche sur l’Iran à l’INSS, Institut d’études. sur la sécurité nationale israélienne.

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« Ils pourraient aussi tenter de mener des opérations terroristes à l’étranger », poursuit-elle, évoquant la possibilité d’attaques contre des représentations diplomatiques israéliennes ou des centres communautaires juifs.

A chaque pas franchi, les risques d’une guerre régionale augmenteraient selon les analystes, même si l’Iran et Israël ont affirmé à plusieurs reprises ne pas souhaiter entrer dans une spirale de violence où se succéderaient des cycles de représailles.

Israël est déjà engagé militairement sur plusieurs fronts : dans la bande de Gaza, où se trouvent encore une centaine d’otages pris par le Hamas le 7 octobre, mais aussi en Cisjordanie occupée, et contre les rebelles Houthis au Yémen, qui le prennent pour cible. régulièrement avec des missiles ou des drones.

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Et au Liban, après des jours de bombardements contre le Hezbollah, principalement dans le sud du pays, l’armée israélienne a lancé lundi une offensive terrestre, qu’elle présente pour l’instant comme limitée, et mobilisé des forces supplémentaires contre le mouvement chiite.

Mais à terme, “les deux parties finiront par chercher une solution politique”, estime M. Critinowicz, pour qui les Etats-Unis, mais aussi la France, au Liban, peuvent jouer un rôle déterminant dans le retour au calme. .

 
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