Les aînés du Québec à Ottawa pour exiger de meilleures pensions

OTTAWA- Trois organismes de retraités du Québec étaient à Ottawa mardi à l’invitation du Bloc Québécois pour exiger du gouvernement Trudeau qu’il augmente les pensions des 65 ans et plus, au nom des plus démunis.

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Photo ANNE CAROLINE DESPLANQUES

« Tout augmente et cela n’augmente pas. Nous sommes au sou noir. Une augmentation nous aiderait un peu», souffle Solange Leblanc, originaire de Louiseville en Haute-Mauricie avec son mari Étienne.

Tous deux appuient le projet de loi C-319 que le Bloc québécois veut forcer le gouvernement à endosser d’ici le 29 octobre sous peine d’élections. Il propose notamment d’augmenter de 10 % la pension complète des 65 ans et plus, comme cela a été fait pour les 75 ans et plus.

Sans tout régler, cette augmentation donnerait un peu de répit au couple Leblanc, qui a vendu sa ferme laitière et dépend de la pension de l’État. La vente de la ferme devait assurer leur vieillesse et permettre de payer une résidence lorsqu’ils perdaient leur autonomie. Mais leur pension est si maigre qu’ils rongent déjà leur pécule et craignent qu’il ne soit vide lorsqu’ils devront quitter leur domicile.

Ce n’est pas pour rien que 1 000 résidences pour personnes âgées ont fermé leurs portes au Québec au cours des 10 dernières années, indique Pierre-Claude Poulin, de l’Association québécoise pour la défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR). Sa collègue Gisèle Tassé-Goodman, de la Fédération de l’agence d’or du Québec (FADOQ), décrit des aînés qui peinent à payer leurs médicaments, leur épicerie et leur loyer.

Équité intergénérationnelle

Mais le gouvernement apparaît plutôt froid, alors qu’il tente d’apprivoiser une dette qui atteint des sommets tout en répondant à de multiples crises, notamment celle du logement. Cela mine ses chances d’être réélu, notamment parmi les jeunes de 35 ans et moins, qui se tournent en masse vers les conservateurs.

En effet, plusieurs économistes, dont Stephen Gordon, directeur du département d’économie de l’Université Laval, et Colin Busby, de l’Institut CD Howe, réclament que les fonds publics soient alloués à d’autres priorités. Ils notent qu’une grande partie des deniers publics va déjà aux personnes âgées et qu’en faire davantage risque « d’aggraver les frictions intergénérationnelles ».

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Photo ANNE-CAROLINE DESPLANQUES

Mais le chef bloquiste Yves-François Blanchet estime que le gouvernement pourrait augmenter les pensions des aînés tout en finançant davantage les programmes sociaux qui touchent les jeunes générations, sans augmenter la dette. Pour y parvenir, explique-t-il, Ottawa devrait cesser de « gaspiller » l’argent public en subventions à l’industrie des combustibles fossiles.

Un programme ciblé plutôt queuniversel?

S’il est adopté, le C-19 coûterait 16,1 milliards de dollars sur cinq ans, soit environ 3 milliards de dollars par année, calcule le directeur parlementaire du budget.

Pour le couple Leblanc, afin de réduire la facture, l’État pourrait envisager d’augmenter les retraites des seuls plus démunis, car payer plus aux plus aisés “ne serait pas juste”, estime M.moi Leblanc.

À ce sujet, le ministre du Travail et des Aînés, Steven McKinnon, a rappelé que son gouvernement avait proposé d’augmenter le Supplément de revenu garanti qui s’adresse aux aînés les plus pauvres, mais que le Bloc québécois s’y était opposé. .

Pension de la Sécurité de la vieillesse, montant mensuel maximum du paiement :

  • 65 ans à 74 ans : 727,67 $
  • 75 ans et plus : 800,44 $

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