Le Premier ministre du Royaume-Uni, Rishi Sunak, a finalement adopté l’accord de sous-traitance pour demandeurs d’asile signé avec le Rwanda qui a pourtant été violemment controversé à Londres par des ONG, des avocats et des élus.
Des avions remplis de migrants pourront décoller d’ici juillet pour Kigali, a promis le Premier ministre Rishi Susak lors d’une conférence de presse, pour renvoyer les migrants illégaux vers l’Afrique. Le pupitre devant lequel il parlait était recouvert d’une banderole « Arrêtez les bateaux » (1) que Downing Street sort avec chaque discours sur les questions de migration. A quelques mois des élections législatives, le chef du gouvernement conservateur espère combler son écart électoral considérable avec le parti travailliste.
Le président rwandais, Paul Kagame, a obtenu 580 millions d’euros pour le remercier d’avoir joué la station de tri des demandes des migrants africains souhaitant se rendre en Europe. La surprise est là : un grand nombre de réfugiés africains fuient des pays où les droits politiques sont bafoués et le Rwanda, dans ce domaine, est certainement l’un des pays les plus répressifs du continent. La Cour suprême britannique s’est prononcée à l’unanimité contre un tel accord jugé « illégal » dans la mesure où le Rwanda n’est pas considéré comme un pays garant des libertés publiques.
Notre designer Placide rappelle avec humour que Premier ministre Rishi Sunak d’origine indienne, qui a bénéficié d’une carrière politique exemplaire en Europe malgré ses origines étrangères, pourrait être confondu par la police britannique avec les malheureux migrants qui n’ont pas eu cette chance et qui pourraient être renvoyés au Rwanda cet été.
(1) Ce slogan populiste est une allusion claire aux bateaux traversant la Manche remplis de demandeurs d’asile qui espèrent trouver asile au Royaume-Uni, terre traditionnellement hospitalière pour les réfugiés du monde entier.
