Comme pour «Ma vie de courgette» en 2016, le réalisateur valaisan Claude Barras présentera son nouveau film au Festival de Cannes en mai. Fable écologique se déroulant à Bornéo, « Sauvages » sera projeté lors des Séances Jeune Public.
Un deuxième film sera proposé “au public jeune (et moins jeune) de Cannes 2024”, précise le festival sur le réseau social X : “Angelo, dans la forêt mystérieuse” de Vincent Paronnaud et Alexis Ducord. Outre l’hommage au Studio Ghibli, la Sélection officielle de Cannes comprend six films d’animation, note le festival.
“Ma vie de courgette”, qui a attiré près de 100’000 spectateurs en Suisse et environ un million en France, a immédiatement remporté les honneurs de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes. “Une projection à Cannes pour lancer la sortie d’un film, c’est quelque chose d’assez extraordinaire”, a déclaré Claude Barras à Keystone-ATS.
Besoin de coproductions
Le réalisateur se rendra à Cannes tandis que la Suisse sera l’invitée d’honneur du Marché du Film. Claude Barras se félicite de cette reconnaissance du cinéma suisse, “qui connaît des hauts et des bas car nous sommes un petit pays, avec un marché fragmenté à cause des langues”.
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“Pour faire un film d’animation en stop motion, si on prend en compte les budgets et les publics, on ne peut pas se cantonner à la Suisse”, poursuit-il. Ainsi « Sauvages » est une coproduction, impliquant trois pays (Suisse, France, Belgique), dotée d’un budget de 12 à 13 millions de francs pour une durée d’une heure et demie. « Ma vie de Courgette » (Suisse, France), plus courte, environ une heure, avait un budget moindre, 7 à 8 millions.
Pour « Sauvages », « nous avons collaboré avec des partenaires actifs dans les mêmes techniques, le stop motion, en France et en Belgique. C’était aussi intéressant d’un point de vue créatif», a poursuivi le Valaisan de 51 ans, qui venait à peine de terminer son deuxième long métrage d’animation.
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Plus de 300 personnes sur ce film
Au total, plus de 300 personnes ont travaillé sur ce film, mais pas toutes en même temps. Au plus fort du tournage, ils étaient 50 personnes à Martigny (VS).
L’aventure de Claude Barras a commencé en 2017 avec le dessin du bébé orang-outan. Il passe ensuite un an au Groupe Ouest, incubateur de scénarios de premiers films dans le Finistère en Bretagne. “A la fin de cette année d’écriture, je suis arrivé à une première version du scénario, ce qui m’a permis de rencontrer des producteurs.” S’ensuit une phase de réécriture avec Catherine Paillé pour aboutir au film actuel.
Sur les traces de Bruno Manser
« Sauvages » est une fable écologique qui se déroule au cœur de la forêt tropicale. Comme beaucoup de Suisses de sa génération, Claude Barras a été fortement influencé par Bruno Manser et son combat pour défendre la vie des Penans, communauté de chasseurs-cueilleurs de la forêt de Bornéo.
Le militant écologiste bâlois a disparu en 2000 en Malaisie, à l’âge de 45 ans. Depuis, la situation ne s’est guère améliorée sur le terrain, l’Indonésie continuant de déforester. Elle construit actuellement une nouvelle capitale Nusantara au milieu de la forêt, à l’est de l’île de Bornéo, pour remplacer Jakarta, jugée trop vulnérable aux tremblements de terre.
Aucun lieu n’est cependant évoqué dans le film, qui s’adresse à un public familial et aux enfants de sept à huit ans, comme pour « Ma vie de courgette ».
ats/olhor
