L’UQAT célèbre 10 ans de recherche dans la vie d’une mine

Vos visages vous parlent – ​​édition spéciale 20e

De 2014 à avril 2024, la professeure Isabelle Demers a été titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’intégration de l’environnement dans le cycle de vie d’une mine.

Texte d’Isabelle Demers, professeure titulaire à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue – De 2014 à avril 2024, la professeure Isabelle Demers a été titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’intégration de l’environnement dans le cycle de vie d’une mine. Au cours de ces dix années, plusieurs projets de recherche ont été menés avec l’objectif commun d’améliorer les pratiques de gestion des résidus miniers et de restauration des sites miniers dès les premières étapes d’un projet et tout au long de son avancement, soit l’exploration jusqu’à la fermeture. Il y a dix ans, une approche proactive de réflexion sur la gestion des déchets miniers avant le début des opérations était moins intégrée dans les pratiques de l’industrie minière. Les travaux de plusieurs étudiants, principalement des étudiants à la maîtrise et au doctorat en génie minéral de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), ont permis des avancées scientifiques intéressantes.

Premièrement, des projets de recherche ont tenté d’intégrer la réflexion environnementale dans les travaux d’exploration minière. Le forage génère de grandes quantités de données sur des minéraux précieux, par exemple l’or et le nickel. En revanche, l’information est beaucoup moins prise en compte pour les éléments potentiellement contaminants qui seraient présents dans les rejets de l’exploitation. Les travaux ont permis de proposer un protocole de caractérisation des échantillons de forage afin d’extraire le plus d’informations possible sur le comportement environnemental des éventuels rejets produits lors des opérations. Les outils de caractérisation et d’analyse se développent rapidement et permettent désormais d’obtenir une richesse de données. L’enjeu devient donc la gestion cohérente de toutes ces données. Les outils de modélisation numérique, de géostatistique et de représentation 3D utilisés dans les projets de recherche seront utiles à la prise de décision. L’ensemble de ces travaux a permis de développer des méthodes concrètes d’évaluation des impacts environnementaux potentiels des projets miniers dès la phase d’exploration.

La majorité des déchets sont produits lors des opérations minières. C’est également à cette étape que les équipements et le personnel de traitement sont disponibles pour améliorer les pratiques de gestion des rejets. Parmi les avancées technologiques associées aux déchets miniers développées au cours de la dernière décennie, les travaux de la Chaire ont porté sur la désulfuration environnementale. Ce processus réduit considérablement le potentiel de contamination des déchets. La désulfuration environnementale sépare les déchets miniers en deux fractions : une grande partie considérée comme inerte (déchets désulfurés) et une petite partie qui contient des minéraux problématiques (concentré de sulfures). Les projets de recherche ont porté sur l’application du procédé de séparation à différents types de déchets miniers, afin de prévenir la contamination associée au drainage minier acide et au drainage contaminé par d’autres éléments (cuivre, arsenic, nickel). Par la suite, d’autres projets ont permis de mieux connaître le comportement environnemental à long terme des rejets désulfurés. Des projets de recherche ont également évalué la possibilité d’utiliser les déchets désulfurés comme matériau de construction sur les sites miniers, en remplacement des sols naturels. Des essais d’applications à l’échelle industrielle de la désulfuration environnementale et de l’utilisation de déchets désulfurés sont en cours.

D’autres projets de recherche se sont concentrés sur la restauration des sites miniers, vers la fin du cycle minier. Un aspect innovant étudié est la réutilisation des matériaux miniers comme matériaux de construction dans les couvertures utilisées pour restaurer les zones de stockage des déchets miniers. Des travaux en laboratoire et directement sur le terrain ont démontré qu’il est possible d’utiliser des déchets miniers, sans potentiel de contamination, pour remplacer les sols naturels. Un projet de recherche en cours vise à tester des additifs à base de ciment sur des décharges inactives en vue de leur valorisation.

Au total, les projets de recherche réalisés dans le cadre de la Chaire ont permis de former plus d’une trentaine d’étudiants, dont la plupart travaillent aujourd’hui dans l’industrie minière. Ces diplômés appliquent quotidiennement de nouvelles connaissances dans le milieu minier et permettent à l’industrie minière de continuer à s’améliorer sur le plan environnemental.

Des travaux en laboratoire (flottation) ont démontré qu’il est possible d’utiliser des déchets miniers, sans potentiel de contamination, pour remplacer les sols naturels.

 
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