Le Portugal célèbre le 50e anniversaire de sa démocratie

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25 avril 2024 – 18h52

(Keystone-ATS) Le Portugal célèbre jeudi le cinquantième anniversaire de la Révolution des œillets, un coup d’État sans effusion de sang mené par de jeunes officiers pour mettre fin à 48 ans de dictature et 13 ans de guerres coloniales.

Point d’orgue de centaines d’initiatives étalées sur plusieurs semaines, jeudi a débuté par une cérémonie militaire sur une grande place du centre de Lisbonne, au bord de l’estuaire du Tage.

Elle se terminera par un événement réunissant le président portugais, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa, et ses homologues des pays africains devenus indépendants après l’avènement de la démocratie : Angola, Mozambique, Guinée-Bissau, Cap-Vert et Sao Tomé et Principe.

M. Rebelo de Sousa a cependant créé la surprise avant cette occasion, en soulevant la question d’éventuelles réparations coloniales.

« Nous sommes responsables de ce que nous avons fait là-bas. (…) Nous devons en payer les frais», a-t-il déclaré mardi soir lors d’une réunion informelle avec la presse étrangère à Lisbonne.

Cette position s’est immédiatement heurtée à l’opposition du nouveau gouvernement de droite issu des élections du mois dernier. “C’est un sujet toxique” et “inapproprié”, a déclaré une Source gouvernementale citée par l’hebdomadaire Expresso.

Lors de la « séance solennelle » organisée jeudi au Parlement, le président n’a pas évoqué sa suggestion, ignorée par la gauche mais très critiquée par la droite.

«Fier de l’histoire»

Le leader d’extrême droite André Ventura s’est montré le plus virulent, accusant M. Rebelo de Sousa d’avoir « trahi les Portugais ». « Payer quoi ? Payer à qui ? (…) Je suis fier de l’histoire de ce pays», a-t-il déclaré.

Les célébrations de l’avènement de la démocratie au Portugal se déroulent cette année dans un contexte également marqué par une nouvelle percée électorale de l’extrême droite, le parti « Chega » (« Assez ») ayant renforcé son rang de troisième force politique du pays. avec 18% des voix.

Selon une enquête publiée la semaine dernière, la moitié des personnes interrogées estiment que le régime autoritaire renversé en 1974 avait plus d’aspects négatifs que positifs, mais un cinquième d’entre elles estiment le contraire.

En tout cas, 65% de l’échantillon considèrent que la révolution du 25 avril a été l’événement le plus important de l’histoire du Portugal, loin devant l’adhésion à l’ancêtre de l’Union européenne en 1986, ou la fin de la monarchie en 1910.

“La motivation principale était de résoudre le problème de la guerre coloniale”, a rappelé à l’AFP le colonel à la retraite Vasco Lourenço, président de l’Association 25 avril, héritier du “mouvement des capitaines” qui a organisé le soulèvement.

“J’avais 20 ans et le 25 avril m’a empêché d’être envoyé à la guerre, donc c’était très important pour moi”, a témoigné, ému, Manuel Lima, un retraité présent au défilé militaire jeudi matin.

“Beaucoup d’héroïsme”

La Révolution des œillets doit son nom au fait que la population, qui s’est immédiatement ralliée aux putschistes, distribuait ces fleurs printanières à certains soldats qui les plantaient dans le canon de leurs fusils.

“Ce seront surtout les images prises ce jour-là qui transformeront l’œillet rouge en symbole de la Révolution du 25 avril et qui finiront par donner une vision romantique et poétique à un acte qui avait beaucoup d’héroïsme, même si cette révolution était particulièrement paisible», explique l’historienne Maria Inacia Rezola, chargée du vaste programme de commémorations.

Durant les années de plomb marquées par le slogan du dictateur Antonio Salazar – « Dieu, patrie, famille » – le Portugal est resté « un pays pauvre, arriéré, analphabète et isolé du reste du monde », décrit-elle.

Après des mois de tension qui ont failli dégénérer en guerre civile, la période révolutionnaire s’est clôturée le 25 novembre 1975 avec une intervention militaire du général Antonio Ramalho Eanes, qui est devenu l’année suivante le premier président démocratiquement élu du Portugal et était présent jeudi au Parlement. .

Autre figure marquante de l’époque, le socialiste Mario Soares a remporté les premières élections libres au suffrage universel, organisées le 25 avril 1975 pour former l’assemblée constituante qui a rédigé l’actuelle loi fondamentale du pays.

 
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