les intentions d’embauche restent fortes en France

les intentions d’embauche restent fortes en France
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La croissance est au point mort en France mais les entreprises embauchent encore beaucoup. La publication ce mercredi de l’édition 2024 du baromètre annuel France Travail avec le Credoc sur les besoins en main d’œuvre des entreprises et leurs anticipations de difficultés de recrutement dessine un marché du travail loin d’être à l’arrêt. Même si un ralentissement important est perceptible après l’euphorie qui a suivi la fin de la pandémie de Covid.

“Après deux années exceptionnelles, les intentions d’embauche restent à un niveau historiquement élevé, ce qui témoigne du dynamisme du marché du travail”, a souligné le directeur général adjoint en charge du réseau de l’ancien Pôle emploi, Stéphane Ducatez, lors d’un point presse.

Changement économique

L’enquête met en avant près de 2,8 millions de projets de recrutement en 2024 (deux sur trois dans les services), sachant que près de 80% de ces projets sont en cours de réalisation, et qu’ils peuvent en entraîner d’autres par effet de cascade lorsque l’embauche concerne un salarié existant. . Ce chiffre est donc un plancher. D’autant qu’il ne prend pas en compte les millions de contrats de courte durée, de CDD ou de missions temporaires, et exclut la fonction publique de l’État.

Il marque cependant une nette baisse, de 257.000 par rapport à 2023 (-8,5%). La part des établissements prévoyant d’augmenter leurs effectifs a également diminué, de 31% à 28,2%, mais reste à un niveau « extrêmement élevé ». Cette baisse est perceptible quelle que soit la taille des entreprises et quels que soient les secteurs d’activité même si elle est beaucoup plus marquée dans la construction, en raison de la crise immobilière. Seules les activités financières et d’assurance se portent bien. Toutes les régions sont également touchées.

Pour Stéphane Ducatez, ces chiffres marquent une évolution conjoncturelle : là où en 2022 et 2023 les intentions d’embauche étaient tirées par les « nouvelles activités », en 2024 « l’activité accrue » a pris le relais. Les chiffres des déclarations d’embauches au premier trimestre, réalisés par l’Urssaf, confirment que le marché du travail reste dynamique.

Les anticipations de difficultés de recrutement suivent logiquement la même tendance : 57,4% des établissements le signalent, contre 61% l’an dernier, mais cela reste bien supérieur à la situation de 2019 (50,2%). L’augmentation spectaculaire des embauches depuis et la baisse concomitante du chômage ont rendu la main d’œuvre plus rare, les employeurs soulignant également le profil inadapté des candidats, quand ce ne sont pas les conditions de travail qui les rebutent.

Abandons de recrutement

Pour combien de recrutements ont finalement été abandonnés faute de candidats adaptés ? Entre 338 000 et 516 000 en 2023, dont 222 000 à 339 000 en CDI ou CDD de plus de six mois, estime France Travail. Soit environ 10 % de plus qu’en 2022. Ou encore entre 3,2 % et 4,8 % des embauches longue durée effectivement conclues l’année dernière qui ont donc été manquées.

De quoi donner de l’eau au moulin du gouvernement qui insiste sur le fait que les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi ne sont toujours pas suffisamment incitatives au retour au travail. La ministre du Travail, Catherine Vautrin, a rencontré ce mercredi le chef du gouvernement, Gabriel Attal, pour préparer la nouvelle convention de l’Unédic, celle des partenaires sociaux conclue en novembre étant enterrée.

Cette nouvelle réforme de l’assurance chômage, qui s’appliquera par décret à partir du 1euh Juillet, devrait faire l’objet d’une consultation avec les partenaires sociaux. Pour quels arbitrages finalement ? Réduction de la durée maximale d’indemnisation ? Le montant de l’allocation ? Augmentation du nombre de mois travaillés à indemniser ?

Interrogée mardi en marge d’un déplacement consacré à la sécurité au travail, Catherine Vautrin est intervenue. « Ma préférence va à tout ce qui ramène les gens au travail dans les meilleures conditions possibles. Nous faisons des progrès considérables dans le dossier», a-t-elle simplement indiqué. Une mesure ne fait aucun doute : l’allongement des limites d’âge de deux ans (53 et 55 ans) donnant lieu à un allongement de la durée d’indemnisation. “C’est une mesure logique que de prendre en compte la réforme des retraites”, a-t-elle déclaré.

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