Des abricots aux asperges, les fruits et légumes printaniers font leur apparition. Mais le froid polaire qui s’est installé sur la Suisse cette semaine fait craindre des gelées tardives aux conséquences dévastatrices. La nature se réveillant de plus en plus tôt, le phénomène s’accentue.
L’hiver 2023/2024 a été l’un des plus doux depuis le début des mesures et le printemps est lui aussi particulièrement doux. Cela a eu un effet sur la nature qui, comme les années précédentes, s’est réveillée très tôt et a actuellement deux à quatre semaines d’avance, a écrit dimanche le service météorologique privé Meteonews sur son site Internet.
Mais si les plantes fruitières et les arbres sont avancés, l’arrivée d’un front froid est inquiétante, car il faut s’attendre à du gel au sol dans les prochains jours avec un risque de dégâts sur les cultures. Selon MétéoSuisse, le danger de gel au sol sera important en Valais et plus modéré dans le reste de la Suisse romande dans la nuit de dimanche à lundi.
En revanche, il ne devrait pas y avoir de nuits avec une température nettement négative à deux mètres du sol, ce qui est positif pour les arbres fruitiers et les vignes, selon Meteonews, qui estime que les dégâts dus au gel devraient donc rester limités.
Arboriculteurs et maraîchers en alerte
Pourtant, arboriculteurs et maraîchers sont en alerte en Suisse romande. D’importantes mesures antigel ont également été déployées ces dernières nuits dans de nombreuses régions, notamment des chauffages et des bâches de protection, et continueront d’être déployées au cours des prochaines nuits.
Interrogé dimanche à 19h30, Urs Gfeller, maraîcher de Sédeilles (VD), s’est dit particulièrement inquiet pour ses fraisiers, actuellement en fleurs et qui ne résisteraient pas à un gel inférieur à -1 degré. Les feuilles de salade, le chou ou le chou-fleur pourraient également être brûlés par le froid.
Pour limiter les dégâts, le maraîcher a dû protéger toutes ses récoltes. « L’une des mesures consiste à recouvrir de voiles blanches qui, grâce à un rayonnement même indirect, permettent pendant la journée de réchauffer le coussin d’air qui se trouve entre la toile et la terre. C’est généralement suffisant pour passer la nuit. “
Inquiétude pour les asperges
Une autre culture délicate en ce moment est celle des asperges, qui sont en avance après les vagues de chaleur de février et mars. Pour Kuno Werro, maraîcher à Guin (FR), le risque que les premières asperges qui sortent soient brûlées est réel.
Et si les blanches poussant en buttes peuvent être protégées du gel par des bâches en plastique, ce n’est pas le cas des vertes. L’agriculteur singapourien affirme avoir déjà perdu entre 10 et 15 % de sa récolte.
Encore de la neige
Au cours des dernières 48 heures, avec la persistance de ce front froid venant du nord, jusqu’à un demi-mètre de neige est tombé par endroits, par exemple sur le Rigi-Scheidegg à 1650 mètres d’altitude. La limite des chutes de neige est tombée à 500 mètres dimanche et des flocons ont été observés jusque dans les plaines.
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En raison de la situation météorologique actuelle, le danger d’avalanche est élevé en Valais, en Suisse centrale et dans le sud-est du pays, selon le bulletin de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage. Des déclenchements spontanés d’avalanches, mais aussi des avalanches à grande échelle sont possibles. Dans certains cas, les voies de communication peuvent également être affectées.
Sujet TV : Anne-Cathia Marchon
Adaptation web : boi avec ats
