Selon la CGT, plus de la moitié des offres d’emploi sont « fausses »

Fausses promesses, mauvais contrats, précarité cachée… Une nouvelle étude menée par la CGT Chômeurs dénonce une majorité d’offres d’emploi illégales.

Au total, 55% des offres d’emploi relayées sur la plateforme France Travail sont frauduleuses. C’est ce que révèle une étude publiée par la CGT Chômeurs le 29 août.

Une situation qui « crée du désespoir chez les personnes en situation précaire », déplore le secrétaire général du Comité national des travailleurs privés d’emploi et des travailleurs précaires (CNTPEP) CGT, Pierre Garnodier à L’Humanité.

« Nous avons eu des témoignages de chômeurs qui nous expliquent qu’ils postulent depuis des mois sur le site France Travail mais que les employeurs ne répondent jamais. »

Pourtant, une étude publiée par France Travail en janvier dernier a pointé un chiffre de 7% pour les offres d’emploi non conformes au cadre légal publiés sur sa plateforme. Un rapport faussé, selon Pierre Garnodier, qui explique que l’étude s’est basée sur « 2 500 offres vérifiées par un de leurs agents et 2 500 offres de partenaires » alors que « 80 % des offres présentes sur leur site proviennent de partenaires externes et non pas seulement 50 % ».

Les « fausses » offres jugées « illégales »

Mais pourquoi ces offres sont-elles considérées comme « illégales » ? « Il est précisé dans le Code du travail que toute offre doit être le strict reflet du contrat de travail qui sera signé et ne doit contenir aucune mention pouvant induire en erreur », insiste Pierre Garnodier. Or, ce n’est pas le cas de la majorité des offres publiées. On peut par exemple citer la promesse d’un CDD débouchant sur un CDI qui « ne correspond pas à la réalité du contrat signé ».

Dans un autre registre, il y a aussi des offres qui n’existent pas et qui n’ont pas été supprimées de France Travail.

« Ils sont sur le site de France Travail, mais quand on clique sur le lien pour aller sur le site du partenaire, il est indiqué que l’offre est déjà pourvue », précise Pierre Garnodier.

« Et enfin, il y a les offres frauduleuses. Il s’agit d’annonces publiées par des entreprises privées dans le but d’inciter les travailleurs précaires à postuler », poursuit-il. Il s’agit d’agences d’intérim qui proposent des contrats allant jusqu’à 18 mois mais qui en réalité n’offrent un poste que pour quelques jours.

Étude indépendante requise

Pour remédier à cette situation, Pierre Garnodier demande qu’une étude indépendante soit menée par la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF). « Notre objectif n’est pas de critiquer France Travail ni d’appeler à sa privatisation. Au contraire, nous voulons défendre le service public », plaide-t-il, tout en réclamant que « le droit des partenaires privés de France Travail à afficher sur leur site autant d’offres trompeuses soit supprimé ».

Pour que France Travail trie davantage ses annonces, Pierre Garnodier a annoncé vouloir saisir « une nouvelle fois » la DGCCRF la semaine prochaine. « Pour l’instant, on a l’impression qu’il n’y a pas de volonté de la part de la DGCCRF ni même du gouvernement de mettre fin à ce phénomène de fausses offres, conclut-il. Et c’est un problème car on a énormément de travailleurs précaires qui sont victimes de ces fausses annonces. »

 
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