«C’est injuste», clame Danielle Berthold, exclue de la présidence du conseil

«C’est injuste», clame Danielle Berthold, exclue de la présidence du conseil
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«Je pense que c’est injuste», a immédiatement exprimé Mme Berthold lors d’une mêlée de presse lundi après-midi.

En matinée, l’élue de Desranleau a annoncé sur ses réseaux sociaux que la mairesse Évelyne Beaudin « a décidé de [lui] retirer » son poste de présidente du conseil municipal. Lors de la dernière séance du conseil, Mme Berthold a décidé de claquer la porte du comité exécutif en raison d’un différend avec le maire sur la question de la taxe sur les piscines. Elle a alors affiché sa volonté de continuer à exercer la présidence du conseil même si la nomination revient à la mairie.

Danielle Berthold estime que ce geste de la maire est une « conséquence » de sa démission du comité exécutif. Elle n’y voit toutefois pas une punition, révélant que Mme Beaudin lui a même proposé le poste de maire adjointe.

«J’ai été assez surpris. […] La personne qui exerce ce rôle ne peut qu’être en accord avec le maire lorsqu’elle s’adresse à la population, donc, encore une fois, c’est pour s’assurer que je ne pourrais pas voter comme bon me semble dans les différents dossiers. J’ai donc refusé», a expliqué Mme Berthold.

Elle a ajouté qu’elle aurait pu continuer sans problème ses fonctions de présidente malgré son départ du comité exécutif. Elle doutait également que son remplaçant soit un élu du parti du maire, comme tous les membres du comité exécutif depuis son départ.

« La tâche de maintenir la neutralité sera difficile pour le nouveau président […] Je souhaite vraiment qu’il puisse être impartial dans son nouveau rôle. Souvent, M. Kibonge a tendance à prendre une position très, très, très forte pour les citoyens de Sherbrooke », a mentionné Mme Berthold.

«Je dois admettre que je me sens mal pour ma démocratie à Sherbrooke.»

— Danielle Berthold

Elle a exprimé l’espoir que l’arrivée de M. Kibonge à ce poste ne soit pas synonyme de dégradation du climat autour de la table du conseil, déjà tendue.

“Il est très délicat, à ce stade, de changer la présidence du conseil”, a déclaré le conseiller.

La rémunération associée à la présidence du conseil municipal s’élève à plus de 16 000 $ à Sherbrooke tandis que siéger à l’exécutif rapporte environ 20 500 $ annuellement, selon le règlement adopté en novembre dernier.

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Danielle Berthold a répondu aux questions de divers médias, lundi, après avoir perdu son poste de présidente du conseil municipal de Sherbrooke. (Maxime Picard/La Tribune)

Projet de droit

Danielle Berthold a précisé qu’elle avait contacté la députée de Saint-François, Geneviève Hébert, afin qu’elle puisse soumettre à l’Assemblée nationale un projet de loi d’intérêt privé qui rendrait obligatoire la nomination par le conseil municipal du président de l’assemblée. Cette nomination est, normalement, la prérogative du maire.

En 2023, les élus de Saint-Jérôme avaient fait une demande similaire au député local, Youri Chassin. Ce dernier avait déposé un projet de loi d’intérêt privé, qui a été adopté. Depuis, il appartient « au conseil municipal de désigner un de ses membres, autre que le maire, pour présider ses séances », a annoncé la mairie de Saint-Jérôme dans un communiqué daté du 7 juin.

« À Saint-Jérôme, les conseillers ont trouvé que la personne nommée à la présidence ne reflétait pas leurs souhaits, alors ils sont allés voir leur adjoint. […] Depuis juin 2023, ce sont les conseillers qui choisissent le président», a souligné Mme Berthold.

« De cette façon, vous savez que vous êtes recherché par vos pairs », a-t-elle poursuivi. Je pense que tous mes collègues ont apprécié mon travail en tant que président.

Contactée lundi après-midi, l’attachée de presse de Geneviève Hébert a confirmé qu’une discussion à ce sujet avait eu lieu entre la députée et le conseiller municipal, mais que le dossier demeure embryonnaire.

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La députée Geneviève Hébert a été interrogée par Mme Berthold. (Jean Roy/Archives La Tribune)

La mairie?

Danielle Berthold a profité de cette mêlée de presse pour évoquer son avenir politique. Elle a dit qu’elle se demandait si elle briguerait un nouveau mandat de conseillère.

« J’ai eu trois mandats et celui-ci a été très difficile », a-t-elle reconnu.

Interrogée sur son intérêt pour une éventuelle candidature à la mairie, Mme Berthold a répondu “on verra”, avant de préciser qu’à ses yeux, cette porte n’était pas fermée.

Avec Rémi Léonard

 
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