ce qu’il faut savoir sur le décompte du temps de parole des candidats et de leurs partisans

ce qu’il faut savoir sur le décompte du temps de parole des candidats et de leurs partisans
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L’eurodéputé et candidate tête de liste du parti Renaissance aux élections européennes, Valérie Hayer, sur le plateau du journaliste Gilles Bouleau, avant son interview au journal télévisé de TF1, le 29 février 2024. IAN LANGSDON / AFP

Alors que les principaux candidats aux élections européennes de 2024 ont lancé leur campagne ces dernières semaines, le lundi 15 avril marque le début du décompte de leur temps de parole et de celui de leurs soutiens dans les médias audiovisuels d’ici la tenue. de l’élection, le 9 juin.

Comme à chaque élection, c’est l’Autorité de régulation de l’audiovisuel et de la communication numérique (Arcom) qui est chargée de contrôler ce partage du temps de parole à l’antenne, au nom de garantir le pluralisme politique.

Dans le cadre des règles édictées en 2011, complétées à chaque nouvelle échéance électorale, l’Arcom préconisait notamment l’application d’un principe d’équité plutôt que d’égalité du temps de parole entre chaque formation, pendant huit semaines. Quels médias sont concernés ? A quoi fait référence ce principe d’équité qu’ils doivent respecter ? Quelles nouvelles règles entrent en vigueur pour cette élection ? Voici ce que vous devez savoir.

• Dix-sept chaînes de télévision et dix stations de radio touchées

Arcom, qui assure « représentation équitable » des courants politiques de l’audiovisuel, a rendu publiques ses règles pour les élections européennes du 9 juin, dans une recommandation émise le 6 mars. «Tous les éditeurs de services de télévision et de radio doivent [les] respect “, “quel que soit leur mode de diffusion”, “à l’exception d’Arte et des chaînes parlementaires”pour tous les programmes diffusés sur leur antenne et pas seulement les journaux et magazines d’information.

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Au total, dix-sept chaînes de télévision sont concernées par cette recommandation : TF1, France 2, France 3 (pour son programme national), France 5, Franceinfo, Canal+ (pour ses programmes gratuits), M6, BFM-TV, CNews. , LCI, C8, TMC, RMC Découverte, RMC Story, France 24, TV5 Monde (pour les programmes spécifiques à sa section française) et Euronews. Côté radio, ces règles de répartition du temps de parole s’appliqueront à dix stations : France Inter, Franceinfo, France Culture, RTL, Europe 1, RMC, BFM Business, Radio Classique, Sud Radio et RFI.

En pratique, les chaînes et les stations sont chargées de mesurer elles-mêmes les temps de parole. «les candidats, partis et groupes politiques et leurs soutiens notés dans leurs programmes», avant de transmettre leurs déclarations à Arcom qui les publie sur son site et en assure le suivi.

Pour les élections européennes de 2024, six périodes « d’enregistrements et de transmission » ont été fixées par la police de l’audiovisuel pendant les huit semaines pendant lesquelles se déroulera le dépouillement, « jusqu’au vendredi inclus précédant le jour du scrutin »après quoi s’ouvre la période de réserve traditionnelle. ” La température [de parole] sont cumulés sur toute la période concernée à chaque date de transmission »précise-t-il.

• Principe d’équité, qui laisse « une petite marge de manœuvre »

L’Arcom a choisi d’appliquer une nouvelle fois un principe d’équité du temps de parole pour les élections européennes du 9 juin en raison du type de scrutin qui multiplie les intervenants potentiels en raison du grand nombre de listes (trente-quatre déclarées en 2019), et candidats, puisque chacun doit en avoir quatre-vingt-un. En effet, ce principe d’équité permet aux éditeurs des différentes branches concernées d’avoir « une petite marge de manœuvre »a déclaré à la presse Anne Grand d’Esnon, la conseillère chargée des questions de pluralisme à l’Arcom, le 7 mars.

Pour jauger du respect du principe d’équité sur les différentes antennes, Arcom prend en compte plusieurs éléments. Le premier est « la représentativité des listes de candidats, [des] à gauche et [des] groupes politiques qui les présentent ainsi que [de] leurs soutiens. » Ce « poids politique » des partis qui présentent une liste se mesure notamment en fonction des résultats qu’ils ont obtenus lors des élections européennes de 2019 et des récentes élections nationales, ainsi que des indications de sondages. Le régulateur « prend également en compte la contribution [variable] de chacune des listes de candidats et leur soutien à l’animation du débat électoral »à savoir leur organisation de réunions publiques, de déplacements et de visites de terrain, ou encore leur activité sur les réseaux sociaux.

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Contrairement aux périodes de campagne présidentielle, où un principe d’équité renforcée puis un principe de stricte égalité s’appliquent successivement dans la dernière ligne droite, les médias concernés n’ont donc pas besoin de décompter à la seconde près le temps de parole de chacun des candidats et leur soutien sur leur antenne.

Anne Grand d’Esnon a également précisé, le 7 mars, que si des personnalités refusent de se rendre à une antenne, cette dernière n’aura qu’à « apporter la preuve d’un refus explicite » être « déchargé de son obligation » – sans que rien ne l’empêche de rendre compte de l’actualité de leur campagne au travers de reportages par exemple.

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Afin de garantir le respect des règles tout au long de la période, l’Arcom peut, comme d’habitude en période électorale, envoyer des avertissements en temps opportun ou même des mises en demeure [aux chaînes et aux stations] lorsqu’il apparaît que le principe d’équité ne peut être respecté sur l’ensemble de la période, en raison des déséquilibres déjà constatés.

• Recommandations faites aux plateformes pour la première fois

Deux nouveautés sont à noter concernant les règles fixées par l’Arcom pour ces élections européennes de 2024. Le premier est l’allongement du délai de contrôle de la répartition du temps de parole, de six semaines en 2019 à huit semaines cette année, décidé depuis “En effet, la campagne électorale a déjà commencé”, a expliqué Roch-Olivier Maistre, le président d’Arcom, devant la presse le 7 mars.

Par ailleurs, pour la première fois depuis la création de l’Arcom en 2022 – par la fusion entre le Conseil supérieur de l’audiovisuel et la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) – l’instance a également adopté des recommandations pour plateformes en ligne afin de “lutte contre la manipulation de l’information”, en application de la loi du 22 décembre 2018 qui portait ce titre, ainsi que« conforme au projet de lignes directrices de la Commission européenne ». Cela concerne les géants du numérique comme Facebook, X et Google, désormais soumis à des obligations renforcées de contrôle de leurs contenus au niveau européen par la loi sur les services numériques.

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Arcom leur recommande, entre autres, « renforcer leur transparence » dans leur modération de contenu, pour mettre en avant “Informations officielles sur le processus électoral » ou même permettre à leurs utilisateurs « identification de publicités politiques ». Ces plateformes seront également concernées par la période de réserve électorale, qui s’étendra du samedi 8 juin à 00h00 au dimanche 9 juin à 20h00, date de l’annonce des résultats.

Marie Pouzadoux

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