Les travailleurs, après l’annonce de leur licenciement et la fermeture de cette filiale du groupe Colgate-Palmolive qui produit l’eau de Javel La Croix, se sont mis en grève le 27 mars. Ils veulent obtenir plus de garanties pour leur avenir. En effet, la direction de Colgate ne propose pour l’instant qu’une indemnité de départ d’un mois de salaire par année d’ancienneté, avec un maximum de 24 mois. La moitié des travailleurs de Cotelle ont plus de 54 ans, il leur sera donc très difficile de trouver du travail. Les deux années de salaire que représente dans le meilleur des cas la prime annoncée par la direction sont totalement insuffisantes.
De leur côté, les 450 ouvriers de l’usine Colgate de Compiègne ont réagi, conscients que cette attaque qui touche leurs camarades de Cotelle les concerne tous. Lors de la grève organisée fin avril, devant l’usine, une visioconférence a même été organisée avec eux pour se tenir au courant de l’attitude de la direction et discuter entre grévistes. De nombreux travailleurs, à Compiègne comme à Rillieux, ont à cœur de resserrer les liens entre eux.
Le groupe Colgate emploie plus de 30 000 personnes dans le monde. La direction a annoncé les résultats du premier trimestre 2024 : le résultat net est de 635 millions d’euros sur trois mois. Par rapport à l’année dernière, la marge brute a augmenté de plus de 10 %. Tout se passe si bien que la direction a revu à la hausse ses prévisions de résultats. Les actionnaires ont vu début mars le montant du dividende par action augmenter de 4,2%. Colgate a donc largement assez à payer pour que les travailleurs les plus âgés de Cotelle aient de quoi vivre dignement jusqu’à leur retraite, et qu’aucun autre ne se retrouve laissé pour compte.
