Entre Israël et l’Iran, après la guerre de l’ombre, le péril de l’affrontement direct

Entre Israël et l’Iran, après la guerre de l’ombre, le péril de l’affrontement direct
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Lors d’une manifestation en marge des funérailles des gardiens de la révolution tués lors de l’attaque israélienne contre l’annexe consulaire iranienne à Damas. à Téhéran, le 5 avril 2024. ATTA KENARE / AFP

Pour une fois, l’importance d’une attaque militaire ne se mesure pas à ses résultats. L’agression multidimensionnelle lancée par l’Iran contre Israël, dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril, n’a pas provoqué de dégâts majeurs, ni de pertes humaines significatives, ni de conquêtes territoriales, ni de déstabilisation critique du système de défense. C’est tout le contraire. Depuis leur départ, presque tous les drones ont été détruits, tout comme les missiles balistiques et de croisière tirés lors de la deuxième salve. Cette opération était planifiée et anticipée depuis des jours, tant par l’appareil de sécurité israélien que par son premier protecteur, les États-Unis.

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Washington n’a cessé d’alerter ses alliés européens et ses interlocuteurs arabes au Moyen-Orient du risque imminent d’une attaque, un peu comme l’avaient fait les services de renseignements américains avant l’invasion de l’Ukraine par la , en février 2022. Personne ne pouvait se dire surpris. Sauf ceux coincés dans le passé, qui n’ont pas réglé leur horloge géopolitique sur l’ère post-7 octobre 2023, ouverte par l’attaque du en Israël. Une époque où Joe Biden a engagé la crédibilité morale et militaire de son pays aux côtés de l’État juif.

Dès le déclenchement de l’attaque iranienne, Joe Biden a été le « premier président américain à défendre directement Israël », a souligné un haut responsable à Washington. Mais comment retenir la main d’un gouvernement israélien qui, depuis des mois, continue d’ignorer les recommandations de son allié de ? Très vite, dans la nuit de samedi à dimanche, à l’issue d’une conversation téléphonique entre Joe Biden et Benjamin Netanyahu, des fuites en provenance de la Maison Blanche ont fait savoir que les Etats-Unis s’opposaient à toute action offensive israélienne contre l’Iran.

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« L’un des messages envoyés par le président au Premier ministre était : soyez fier de ce que vous avez accompli », a résumé, sur la chaîne MSNBC, John Kirby, le porte-parole du Conseil national de sécurité. Autrement dit, l’escalade doit s’arrêter là, avec cette victoire défensive. L’administration veut donner la priorité à l’action diplomatique pour isoler Téhéran. D’où la réunion d’urgence, dimanche, par vidéo, des pays du G7.

Éviter une conflagration régionale

C’est un moment de vérité, un test d’autorité sans précédent pour Joe Biden. Le président américain s’est enfermé dans un soutien inconditionnel à Israël après l’attaque meurtrière du Hamas. Malgré les crimes de guerre commis par l’armée en retour et la mort de plus de 32 000 Palestiniens, pour la plupart des civils, Washington n’a pas voulu arrêter l’arme israélienne, sauf à la marge. La priorité absolue de l’administration américaine était d’éviter une conflagration régionale. Cette stratégie est désormais en danger.

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