La nouvelle était attendue depuis deux ans et voilà qu’en février, les taux des prêts immobiliers ont commencé à baisser. De 4,17%, ils sont passés à 4,11%. On est encore loin des taux les plus bas atteints il y a trois ans autour de 1,1% mais les nuages s’éloignent un à un pour le monde de l’immobilier, avec pour conséquence une reprise de l’activité.
A Fontainebleau, dans cette agence immobilière Century 21, les trousseaux de clés s’entassent sur le bureau de Laurence, agent commercial, et ses journées se remplissent à vue d’œil : « Je pars en visite, j’ai commencé la journée par un devis, je termine la journée par un devis et, demain, je signerai. Puis, toujours en estimation… Nous sommes tous les cinq, à l’agence, très occupés.
Le téléphone a commencé à sonner un peu plus en début d’année mais le vrai changement s’est produit le mois dernier : « Les choses bougent à tous les niveaux. Les clients qui souhaitent vendre recommencent à demander des devis et à nous confier des mandats et les acheteurs reviennent. Il y a une sorte de confiance qui a été restaurée. Nous sommes très sollicités pour estimer, visiter et vendre. Cela a continué tout au long du mois de mars, avril semble être pareil.
Le moral est au beau fixe, on comprend pourquoi : entre le dernier trimestre 2023 et le premier de cette année, l’agence a signé 25 % de compromis supplémentaires. Une aubaine pour Anthony, primo-accédant de 27 ans. Son projet était dans une impasse depuis deux ans. Tout a changé avec la baisse des taux, des prix et même de l’inflation : «Je ne m’y attendais pas. J’ai essayé, j’ai réussi à baisser le prix de la maison d’environ 15% car elle était en vente depuis presque trois mois. Le propriétaire souhaitait conclure une vente assez rapidement. Je pense que cela commence à changer.
“Je ne dirais pas que l’acheteur est en position de force, mais il a plus de liberté qu’au cours des deux dernières années.”
Anthony, premier acheteursur franceinfo
Est-ce vraiment la fin du marasme pour le marché immobilier ? Sans doute, selon le directeur de l’agence. Avec une petite réserve tout de même, souligne Sabine Ficheux : « La seule petite chose qui pourrait peut-être m’inquiéter, c’est que les vendeurs, étant donné que les banques rouvrent les vannes et que le taux des prêts baisse à nouveau, redeviennent assez exigeants en termes de prix. Si on recommence par là, je pense que nous aurons à nouveau le problème d’un blocage. A nous de faire entendre raison aux vendeurs.»
Tous les voyants ne sont pas revenus au vert, avec moins de 10 milliards de crédits accordés aux particuliers chaque mois depuis le début de l’année contre 25 il y a deux ans.
